Des procureurs ont affirmé lors d'une audience en cour à Chicago, jeudi, qu'ils n'avaient pas l'intention de reprendre le procès de l'ex-magnat de la presse Conrad Black, dont deux condamnations pour fraude ont été renversées l'an dernier par un tribunal d'appel.

La juge Amy St. Eve a de son côté indiqué que le prononcé de la nouvelle sentence de Black, relativement aux deux condamnations maintenues par la justice, aurait lieu le 24 juin.

Les avocats de la défense ont demandé à ce que la peine ne soit déterminée qu'en juin afin de leur donner le temps de faire de nouveau appel auprès de la Cour suprême des États-Unis.

Black, qui a déjà été à la tête d'un empire incluant le Chicago Sun-Times, le Daily Telegraph de Londres ainsi que des journaux communautaires aux États-Unis et au Canada, a obtenu une remise en liberté sous caution, l'an dernier, le temps qu'il fasse appel de ses condamnations, en 2007, pour avoir fraudé les investisseurs de Hollinger International.

«J'ai espoir», a déclaré Black à la suite de l'audience d'une quinzaine de minutes, alors qu'il lui était demandé s'il était confiant de parvenir à demeurer en liberté.

Vêtu d'un complet bleu ciel et portant une cravate jaune, Black a paru détendu durant sa comparution en cour. Debout, les mains dans les poches, il a balayé du regard les banquettes de la salle d'audience occupées par les membres des médias, juste avant le début des procédures.

Lors du prononcé de la nouvelle sentence, la juge St. Eve pourrait renvoyer Black derrière les barreaux pour quelques mois ou des années de plus. Elle pourrait également le condamner à une peine de prison d'une durée équivalente au temps qu'il a déjà passé en cellule, ce qui équivaudrait à une remise en liberté.

Âgé de 66 ans, Conrad Black avait passé plus de deux ans dans une prison en Floride au moment de sa remise en liberté. Il avait été condamné à une peine de six ans et demi de détention.

La juge St. Eve a affirmé jeudi qu'elle demanderait aux autorités fédérales un nouveau rapport présentenciel afin d'être en meilleure position de rendre une sentence appropriée.

L'avocat de Black, Miguel Estrada, a affirmé à la juge que la défense avait l'intention de demander à la Cour suprême des États-Unis, d'ici au mois de février, qu'elle se penche sur la cause de son client. Il reste à voir si le plus haut tribunal américain acceptera d'entendre l'affaire - ce qui est loin d'être chose acquise.

Deux des trois condamnations pour fraude de Black ont été renversées en octobre par une cour d'appel américaine. Celle-ci a cependant maintenu une condamnation pour fraude et une autre pour entrave à la justice.