Le président Barack Obama a promulgué vendredi le compromis fiscal conclu avec les républicains, affirmant que ce texte controversé jusque dans son propre camp constituait une «bonne affaire pour les Américains».

M. Obama a apposé son paraphe au bas de ce texte à 16H15 à la Maison Blanche, moins de 24 heures après qu'il eut été voté par la Chambre des représentants, un feu vert qui faisait suite à une approbation du Sénat dans les même termes la veille.

Ce texte reconduit pour deux ans les cadeaux fiscaux de l'ère Bush devant expirer le 31 décembre, y compris pour les contribuables les plus riches. Il est le fruit d'un marchandage qui coûtera près de 858 milliards de dollars sur 10 ans, selon le bureau du Budget du Congrès (CBO).

Initialement, M. Obama ne voulait prolonger que les allégements des classes moyennes, soit les ménages gagnant moins de 250 000 dollars par an.

Mais en échange de la prolongation des cadeaux fiscaux pour les plus riches, il a obtenu une extension des allocations de chômage pendant 13 mois et un ensemble d'autres mesures en faveur de la classe moyenne, ce que la Maison Blanche vante depuis comme de nouvelles mesures de relance d'une économie qui peine encore à créer suffisamment d'emplois.

«À l'heure actuelle, tout ce qui nous importe à tous est de faire croître l'économie américaine et créer des emplois pour les Américains. Pris dans son ensemble, c'est ce que ces allégements fiscaux vont réaliser. C'est une bonne affaire pour les Américains», a affirmé le président.

M. Obama, qui a dû faire face à la révolte d'une partie des élus démocrates de la Chambre après l'annonce de ce compromis, a aussi répété que «franchement, certains éléments de cet ensemble législatif ne me plaisent pas».

«Il y a certains éléments que mon parti n'aime pas. Il y a certains éléments que les républicains présents ici aujourd'hui n'aiment pas. C'est la nature même du compromis», a-t-il plaidé.

Plusieurs élus républicains, dont le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell, ont assisté à la cérémonie à la Maison Blanche. Mais ni le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid, ni la présidente sortante de la Chambre, Nancy Pelosi, n'avaient fait le déplacement.

Ces deux responsables n'avaient pas caché leur hostilité vis-à-vis des prolongations des cadeaux fiscaux de l'ère Bush pour les plus aisés, accordées alors même que la majorité républicaine issue des élections législatives du 2 novembre ne s'installera pas avant début janvier à la Chambre.

Cette assemblée a voté par 277 voix contre 148 dans la nuit de jeudi à vendredi en faveur du texte. Le Sénat l'avait auparavant adopté par 81 voix contre 19.

Le passage du compromis fiscal a nourri l'espoir de la Maison Blanche de voir le Congrès adopter avant Noël d'autres projets qui lui sont chers, comme la ratification du nouveau traité START de désarmement nucléaire avec la Russie et l'abrogation de la loi exigeant des soldats homosexuels qu'ils taisent leur orientation sexuelle sous peine de renvoi.

Ce dernier dossier doit faire l'objet d'un vote samedi au Sénat, tout comme une loi permettant de faciliter l'intégration de jeunes étrangers dont les parents se trouvent de manière illégale aux États-Unis, également soutenue par l'administration du président Obama.

Ce dernier a espéré vendredi que les deux partis continueraient à travailler ensemble dans les deux prochaines années, soit d'ici à la présidentielle de 2012. «Il y aura des moments où nous ne serons pas d'accord (...) mais je ne pense pas qu'un ou l'autre parti ait l'exclusivité des bonnes idées et je veux solliciter des avis des deux bords», a-t-il promis.