La banque centrale des États-Unis (Fed) devrait décider mardi de maintenir le cap de sa politique monétaire extrêmement accommodante destinée à soutenir la reprise économique américaine.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) était réuni en fin de matinée au siège de la Réserve fédérale à Washington pour sa dernière réunion ordinaire de l'année.

Le communiqué final rendant compte de la rencontre devait être publié aux alentours de 14h15 environ.

Six semaines après avoir choisi d'injecter des liquidités supplémentaires dans le circuit bancaire afin de hâter la reprise, en particulier celle de l'emploi, le FOMC devait faire le point sur sa politique.

Dans leur grande majorité, les membres du Comité qui se sont exprimés publiquement depuis la dernière réunion ont dit leur intention de maintenir le cap actuel.

La Fed devrait donc répéter son intention de maintenir encore longtemps son taux directeur extrêmement bas, et confirmer son programme de rachats supplémentaires de bons du Trésor, jusqu'à concurrence de 600 milliards de dollars d'ici à fin juin, annoncé début novembre.

Le but de ce programme est de réduire encore un peu plus le coût du crédit afin de stimuler l'investissement et la consommation.

La légère accélération de la croissance économique en cours ne devrait pas apparaître suffisante aux membres du FOMC pour justifier un changement de cap.

Le marché du logement reste en effet toujours aussi déprimé, ce qui continue de menacer la reprise, et les créations d'emploi ont nettement ralenti en novembre, tandis que le chômage remontait à 9,8%, près de son plus haut niveau en plus d'une génération.

Le récent accord de reconduction des baisses d'impôts et de prolongation des allocations de chômage entre la Maison Blanche et les républicains, bientôt maîtres de la Chambre des représentants, pourrait néanmoins pousser les dirigeants de la Fed à se montrer plus optimistes pour la croissance à venir.

Cet accord devrait en effet être favorable à la consommation, moteur traditionnel de la croissance du pays.

La forte progression des ventes de détail annoncée mardi pourrait elle aussi contribuer à éclaircir l'horizon.

Selon le département du Commerce, les ventes des détaillants et des restaurants ont augmenté pour le cinquième mois de suite en novembre, de 0,8% par rapport au mois précédent, soit 0,3 point de plus que prévu par les analystes.

Après la sortie des chiffres du ministère, la Fédération nationale des distributeurs américaine (NRF) a annoncé avoir revu en hausse d'un point sa prévision de croissance des ventes pour la saison des fêtes (novembre et décembre), à 3,3% sur un an.

Pour l'économiste Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors, les chiffres des ventes de détails sont «très bons», mais ils ne devraient pas «changer grand chose» à la façon dont le FOMC voit la situation.

Sans surprise, le président de la Fed de Kansas City Thomas Hoenig, qui a refusé d'approuver le communiqué final de toutes les réunions du FOMC depuis le début de l'année, devrait faire entendre de nouveau une voix discordante et redire son opposition aux nouvelles injections de liquidités de la Fed.

«Ca n'est jamais facile d'être en désaccord avec une majorité», déclare-t-il dans un entretien publié mardi par le New York Times, «certains pensent que je devrais être davantage intégré au groupe», mais «je n'ai pas l'esprit de groupe».