L'autorité de régulation boursière américaine, la SEC, a adopté lundi de nouvelles règles visant à empêcher à certains intervenants du marché de proposer des prix fantaisistes pour les actions, un facteur mis en cause dans le «krach éclair» du mois de mai à Wall Street.

Ces mesures, qui vont entrer en vigueur le 6 décembre, avaient été proposées fin septembre par les plateformes boursières et la Finra, une autre autorité de régulation des marchés, rappelle la Securities and Exchange Commission dans un communiqué. Elles s'attaquent au problème de valorisation fictive posé par les «stub quotes».

Il s'agit d'ordres fictifs placés par certaines sociétés d'investissement à des prix qui n'ont rien à voir avec celui du marché, pour se conformer à l'obligation qui leur est imposée de toujours placer des ordres à l'achat aussi bien qu'à la vente.

Ces sociétés, appelées «teneurs de marché», sont choisies par les plateformes d'échange.

Ces ordres boursiers se font en théorie «à un prix si éloigné du marché qu'il n'est pas destiné à être exécuté, comme un ordre d'achat à un cent, ou une offre de vente à 100 000 dollars», explique la SEC.

Mais en pleine chute boursière, certains de ces ordres à un cent avaient été exécutés, avaient «représenté une proportion significative des échanges effectués à des prix extrêmes le 6 mai et avaient été par conséquent annulés» a posteriori, ajoute le régulateur.

Pour les actions composant l'indice Russell 1000, qui regroupe les 1000 plus grosses capitalisations de Wall Street, les prix proposés par les teneurs de marché ne pourront pas différer de plus 8% du dernier meilleur prix disponible, un seuil suffisant pour déclencher les systèmes de coupe-circuit mis en place récemment par la SEC et qui prévoient une suspension des échanges.

Pour les autres valeurs, ce seuil est de 30%.

«En interdisant les "stub quotes", nous réduisons le risque de voir des échanges exécutés à des prix irrationnels, et qui doivent donc être annulés quand les marchés deviennent volatils», a commenté Mary Schapiro, la présidente de la SEC, citée dans le communiqué.