La Maison Blanche a affirmé jeudi que le président Barack Obama refuserait de prolonger les allègements fiscaux pour les Américains les plus riches, adoptés sous son prédécesseur George W. Bush et qui arrivent à expiration à la fin de l'année.

L'administration Obama et la plupart des démocrates, sortis affaiblis des élections de mardi, souhaitent contre l'avis des républicains mettre fin aux allégements fiscaux pour les familles gagnant plus de 250 000 dollars par an. Mais ils veulent les prolonger pour les classes moyennes dont les revenus sont inférieurs.

«Le président (...) n'accepterait pas, je pense, de rendre permanents les allégements fiscaux des plus aisés, dont nous savons qu'ils reviennent à emprunter 700 milliards de dollars en 10 ans», a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.

En revanche, «je pense qu'il y a un accord sur la prolongation permanente des allègements pour la classe moyenne», a ajouté M. Gibbs, en remarquant que si le Congrès sortant n'agissait pas d'ici à la fin de l'année, «les impôts vont augmenter» pour tout le monde.

Les démocrates disposent encore de quelques semaines pour tenter de boucler certains dossiers chers au président américain avant l'installation de la nouvelle majorité républicaine en janvier prochain.

M. Gibbs s'est toutefois dit persuadé qu'un «compromis» était possible avec les républicains. «Nous sommes tout à fait prêts à écouter leurs positions, à en parler, et à oeuvrer de concert à trouver un compromis pour que ce dossier puisse avancer», a affirmé le porte-parole.

La question de la prolongation ou non des allégements fiscaux approuvés en 2001 et 2003 sous la présidence de George W. Bush, qui arrivent à expiration à la fin de 2010, a été débattue abondamment fin septembre au Congrès, mais son examen a été reporté après l'élection de mardi, faute de consensus.

Les républicains estiment qu'aucune catégorie d'Américains ne devrait faire l'objet de hausses d'impôts. Lors de ses discours de soutien aux candidats démocrates pendant la campagne, M. Obama avait fustigé ses adversaires, apôtres selon lui de réductions d'impôts «pour les milliardaires et les millionnaires».