Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a déclaré jeudi ne pas penser que les États-Unis suivent une «stratégie du dollar faible», après l'annonce des mesures massives de soutien de la Fed qui ont fait baisser le billet vert.

Jeudi l'euro a franchi le seuil des 1,42$ US pour la première fois depuis janvier. La hausse du taux de change de l'euro par rapport au dollar est une des conséquences de l'annonce mercredi par la Fed de l'achat sur huit mois de 600 milliards de dollars US de titres de dette du Trésor américain. Cette mesure est destinée à stimuler le crédit et la croissance.

Le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle a fait part de son «inquiétude» à la suite de cette mesure, et son homologue française Christine Lagarde a souligné que «l'euro (supportait) l'essentiel» de cette décision.

«Je n'ai pas d'indication qui pourrait me faire changer d'opinion sur le fait que le président de la Réserve fédérale et le secrétaire au Trésor ne suivent pas une stratégie du dollar faible», a déclaré M. Trichet lors de sa conférence de presse mensuelle à Francfort, à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.

«Je crois leur déclaration selon laquelle il est dans l'intérêt des États-Unis d'avoir un dollar fort», a-t-il ajouté.

Jean-Claude Trichet «semble être l'une des rares personnes au monde -voir même le seul- qui croit toujours dans la politique du dollar fort de l'administration américaine», a raillé Carsten Brzeski, chef économiste chez ING, dans une note après la conférence de la BCE.