L'inflation de base (hors énergie et alimentation) aux États-Unis a reculé en septembre à 1,2% sur un an, son plus bas niveau depuis neuf ans, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) publié lundi par le département du Commerce.

Ce calcul de l'inflation, qui sert généralement de référence à la politique monétaire, n'a cessé de baisser depuis mars, où il était à 1,8%, pour atteindre 1,3% en août. Il atteint désormais son plus bas niveau depuis septembre 2001.

En incluant énergie et alimentation, l'inflation s'est établie en septembre à 1,4%, stable par rapport au chiffre révisé du mois précédent.

Ces deux indices, pris en compte par la banque centrale (Fed), restent ainsi inférieurs au niveau qu'elle juge souhaitable (1,7% à 2,0%). Depuis l'été, certains de ses responsables affirment qu'ils craignent de voir l'économie américaine sombrer dans la déflation.

La Fed entame mardi une réunion de politique monétaire de deux jours, lors de laquelle elle doit discuter d'éventuelles mesures de soutien supplémentaires à une économie qui ne croît pas suffisamment vite pour faire baisser le chômage.

Par rapport au mois précédent (en données corrigées des variations saisonnières), l'indice PCE a augmenté de 0,1% en septembre, et a été stable hors énergie et alimentation, montrant que les prix ne s'orientent pas à la baisse même si leur hausse est considérée comme insuffisante.

La consommation progresse malgré des revenus en baisse

Les dépenses de consommation des ménages aux États-Unis ont progressé en septembre malgré la baisse de leur revenu disponible, selon des chiffres publiés lundi par le département du Commerce à Washington.

En données corrigées des variations saisonnières, la consommation a augmenté pour le troisième mois consécutif, de 0,2% par rapport au mois précédent. C'est moins que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur 0,4%.

Mais cela s'explique amplement par une baisse du revenu disponible (après impôts et prélèvements sociaux) de 0,2%, la plus forte depuis juillet 2009, alors que les analystes prévoyaient une hausse.

Ces deux chiffres sont calculés en dollars courants, c'est-à-dire sans tenir compte de l'inflation. En retirant ses effets, la consommation a augmenté de 0,1%.

Le ministère a expliqué la baisse des revenus des Américains par les «conséquences de la législation sur les allocations chômage».

En août, le Congrès, en votant pour rétablir dans leurs droits à une indemnisation certains chômeurs de longue durée, leur avait accordé les allocations de juillet de manière rétroactive, ce qui avait ponctuellement dopé leur revenu disponible.

Pour consommer plus, les ménages ont moins épargné: leur taux d'épargne a reculé à 5,3% en septembre, soit le plus faible depuis août 2009.