Le plan de création d'emplois devra peut-être attendre. Le prochain cheval de bataille économique de Barack Obama? Les baisses d'impôt.

Les controversées baisses d'impôts accordées par George W. Bush en 2001 viennent à échéance en début d'année, tout comme celles consenties par Barack Obama dans son plan de relance. Le président Obama veut conserver toutes les baisses d'impôt sauf celles de son prédécesseur pour les contribuables gagnant plus de 200 000$US (250 000$ pour les couples). Ces mesures, qui touchent 2% des contribuables les plus riches, viennent à échéance à la fin de l'année, mais les républicains ne l'entendent pas ainsi.

«Ça pourrait faire beaucoup de mécontents en même temps s'il n'y a pas de solution», résume Jeffrey Frankel, professeur d'économie à Harvard et ancien conseiller de Bill Clinton.

Le dénouement de la crise des baisses d'impôt aura une importance capitale sur l'état des finances publiques américaines. Plus il y aura de baisses d'impôt, plus l'État se privera de revenus. Selon l'administration Obama, les baisses d'impôts aux contribuables gagnant plus de 200 000$ par année coûteraient 4000 milliards sur 10 ans au trésor fédéral (incluant les paiements d'intérêts sur la dette fédérale).

En 2010, le déficit fédéral de 1556 milliards$US équivaut à 10,6% de la taille de l'économie américaine. Il faut remonter à 1945, dernière année de la Deuxième guerre mondiale, pour que les finances publiques soient en aussi mauvais état.

Si au moins il s'agissait d'une mauvaise année isolée. Selon les prévisions du Bureau de management du budget de la Maison-Blanche, la dette américaine atteindra 13 787 milliards à la fin de l'année, soit 94,3% du PIB américain. La dette publique fédérale n'a jamais été aussi élevée depuis 1948, alors que les États-Unis finançaient la reconstruction de l'Europe après la Deuxième Guerre mondiale.