Les institutions financières de Wall Street s'apprêtent à verser un montant record de 144 milliards de dollars de rémunérations variables à leurs dirigeants et employés cette année, selon une étude du Wall Street Journal publiée mardi.

Ce chiffre record, qui porte sur les primes, bonus et autres stock-options des dirigeants et employés de Wall Street, dépasse de 4% celle versée pour l'année 2009, qui s'élevait à 139 milliards de dollars, précise le journal.

L'étude porte sur 35 institutions financières: des banques, des fonds d'investissements, des maisons de courtages et des sociétés de services financiers.

Le chiffre d'affaires de 29 de ces institutions est également en hausse (3%), à 448 milliards de dollars contre 433 l'an dernier, poursuit l'étude.

En revanche, les bénéfices de ces sociétés, estimés à 61,3 milliards de dollars cette année, demeurent de 20% en deçà du record de 82 milliards de dollars établi en 2006, soit l'année précédant le début de la crise.

Au total, Wall Street va verser 32% de son chiffre d'affaires à ses employés, soit le même pourcentage que l'an dernier. Ce chiffre était de 36% en 2007.

Alors que la question de la rémunération des financiers de Wall Street fait polémique depuis la crise financière en raison de leur montant exorbitant, une autre étude publiée mardi montre que les professionnels de la finance s'attendent à une augmentation de leur bonus au titre de l'année 2010.

Aux États-Unis, la moitié tablent sur un bonus plus élevé que celui de l'an passé, tandis que 57% de ceux de la City de Londres ont la même attente, selon cette étude de eFinancialCareers.com.

Les chiffres concernant les places financières asiatiques sont encore plus éloquents, puisque 71% des professionnels à Hong Kong, 69% à Singapour et 55% en Australie disent s'attendre à un bonus plus élevé que l'an passé.

Cette enquête a été menée en septembre auprès de 5671 banquiers et professionnels de la finance à l'échelle mondiale, dont 2145 professionnels aux USA et 537 au Royaume-Uni.

Les autorités américaines, qui ont injecté des milliards de dollars pour voler au secours de plusieurs grands noms de la finance, ont rendu publique en juin leur directive destinée à guider les banques dans leur politique de primes et de bonus, mais ces nouvelles consignes restent assez générales et ne comportent aucune obligation de limiter la rémunération des employés du secteur bancaire.