Les dirigeants de la Réserve fédérale américaine (Fed) étaient réunis mardi à Washington pour une rencontre consacrée à discuter d'éventuelles mesures de soutien supplémentaires à l'économie mais ne devant entraîner a priori aucun changement de politique monétaire.

Le communiqué final de cette réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), entamée en début de matinée au siège de la Réserve fédérale, était attendu pour 14h15 environ.

Lors de sa dernière session, le 10 août, le Comité avait pris acte du ralentissement de la reprise américaine et ravivé des programmes de relance monétaire.

Depuis cette date, le rythme de l'activité économique a encore baissé aux États-Unis. Les services de la Fed ont noté le 8 septembre l'existence d'«une profusion de signes de ralentissement».

Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, avait laissé entendre quelques jours plus tôt que son institution risquait fort de devoir prendre de nouvelles mesures de soutien à l'activité.

Ces propos avaient suivi la révision en forte baisse de la croissance du deuxième trimestre, à 1,6% en rythme annuel, soit un niveau bien inférieur au potentiel du pays, et très insuffisant pour faire baisser un taux de chômage de 9,6%, proche de son plus haut niveau.

Les analystes estiment cependant d'une manière générale que les conditions ne sont pas réunies pour justifier aux yeux de la Fed de nouvelles mesures de relance monétaire.

La réunion du FOMC devait par conséquent être l'occasion de discuter des mesures de soutien supplémentaires qu'il conviendrait de mettre en place au cas où la reprise viendrait à caler, sujet sur lequel les membres du Comité ont besoin de s'accorder.

Sans surprise, la rencontre devait déboucher sur un maintien du taux directeur de la Réserve fédérale dans la bande de fluctuation de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis la mi-décembre 2008.

Un changement de cap monétaire est d'autant moins probable que la réunion du FOMC est la dernière avant les législatives du 2 novembre, qui ajoutent encore à l'incertitude.

Les indicateurs publiés depuis le début du mois plaident également pour le statu quo en témoignant d'une poursuite de la croissance, même très lente.

Les chiffres officiels sur l'emploi ont fait apparaître une poursuite des créations de postes dans le privé en août.

La confirmation du maintien, en août, de la petite inflation réapparue en juillet a apaisé les craintes de déflation, sans toutefois les dissiper totalement.

Les indicateurs de la construction de logements publiés mardi par le département du Commerce, ont quant à eux témoigné d'une activité toujours très faible, mais ayant progressé plus que prévu en août.

Pour Michael Gapen, économiste de Barclays capital, la forte progression des mises en chantier (+10,5% par rapport à juillet) et le rebond des permis de construire (+1,8%) «indiquent une stabilisation de la construction de logements et non la chute prolongée d'activité que craignaient certains».

Comme beaucoup d'autres économistes, Ian Shepherdson, du cabinet HFE, estime que la Fed n'aura pas d'autre choix à terme que de prendre de nouvelles mesures de relance monétaire.

«Des preuves indiscutables d'une rechute de l'économie» auraient fourni à M. Bernanke les «munitions» nécessaires pour convaincre les membres du FOMC qui voient cela d'un mauvais oeil, note-t-il. «Mais cela ne s'est pas produit».