Il serait préférable de prendre des mesures de relance budgétaire plutôt que monétaire si l'économie américaine devait avoir besoin d'un soutien supplémentaire, a estimé mercredi Richard Fisher, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed).

«Pour moi, la balle est maintenant dans le terrain budgétaire», a déclaré M. Fisher lors d'un discours à Houston, au Texas, où siège la Réserve fédérale de Dallas, l'antenne régionale de la banque centrale dont M. Fisher est le président.

La reprise de l'économie a nettement ralenti aux États-Unis au deuxième trimestre, la hausse du PIB n'ayant atteint que 1,6% en rythme annuel, selon la dernière estimation officielle.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, avait indiqué que son institution ne devait pas être seule à agir contre le ralentissement de la première économie mondiale.

Lors de sa dernière réunion de politique monétaire, le 10 août, la Fed a décidé de soutenir un peu plus l'économie qu'elle ne le faisait jusqu'ici: elle a réactivé une mesure de soutien au crédit en l'absence de laquelle elle aurait de fait resserré sa politique monétaire.

«Personnellement, je serais réticent» à accroître de nouveau la taille du bilan de la Fed, sauf en dernier recours, a dit M. Fisher, selon le texte de son discours transmis à la presse, car cela risquerait «dans le pire des cas» de «faire exploser l'inflation» à terme, même si le risque d'emballement des prix est aujourd'hui «faible», comme celui d'une déflation.

«En matière de contrôle de l'inflation, je passe pour un faucon. C'est une description qui me convient [...] Les ornithologues classent les «colombes» dans la famille des pigeons», a-t-il ajouté, et «je ne souhaite être le pigeon de personne».