Le géant américain du refinancement hypothécaire Freddie Mac a demandé mercredi une aide fédérale supplémentaire de 10,6 milliards de dollars après avoir enregistré des pertes de 8 milliards $ au cours du premier trimestre.

Freddie Mac est, avec son jumeau Fannie Mae, l'un des deux géants du refinancement hypothécaire aux États-Unis placés sous tutelle du gouvernement après l'effondrement du marché immobilier.

Les deux entreprises jouent un rôle crucial dans le marché du crédit hypothécaire car il détiennent ou garantissent à eux deux près de 31 milliards de prêts immobiliers représentant une valeur de quelque 5500 milliards $, soit environ la moitié de tous les crédits hypothécaires aux États-Unis.

Cette nouvelle demande porte à 61,3 milliards $ le total de l'aide fédérale nécessaire au sauvetage de Freddie Mac, et à 136,5 milliards $ le montant cumulé avec Fannie Mae.

Le PDG de Freddie Mac, Charles Haldeman, a estimé mercredi que le marché de l'immobilier américain «reste fragile, avec pour principaux risques des niveaux historiquement élevés de défauts de remboursement et de saisies, ainsi qu'un chômage fort».

L'annonce des résultats de Freddie Mac intervient alors que le Sénat examine actuellement le projet de réforme du secteur financier voulu par l'administration Obama. Les sénateurs ont voté mercredi un amendement annulant la création d'un fonds de 50 milliards $ chargé de la liquidation des banques et autres institutions financières d'importance.

Un amendement prévoyant que l'argent de contribuable ne soit pas utilisé pour secourir les institutions financières en faillite a également été voté.

Fin 2009, l'administration Obama s'est engagée à couvrir de manière illimitée les pertes de «Freddie et Fannie» jusqu'en 2012. Les républicains jugent aujourd'hui que la réforme du système financier ne pourra être complète sans un plan pour Freddie Mac et Fannie Mae.