Le directeur du budget à la Maison-Blanche, Peter Orszag, a affirmé mercredi que les États-Unis devaient juguler leur déficit public avant l'arrivée d'une crise de la dette telle qu'on en voit dans «d'autres pays dans le monde aujourd'hui», qu'il n'a pas nommés.

Si ce déficit n'est pas abaissé, «la dynamique politique en termes d'inquiétude populaire au sujet du déficit et la pression des marchés financiers se renforceront avec le temps», a expliqué M. Orszag lors d'une conférence sur la dette publique à Washington.

«Je pense que le problème essentiel auquel nous sommes confrontés est que nous devons nous assurer d'agir avant que cette pression ne devienne une crise», a-t-il poursuivi.

«Car si nous voulons mettre un terme à l'évolution de ce type de crise que franchement nous voyons dans d'autres pays dans le monde aujourd'hui, la situation sera beaucoup plus déplaisante qu'en s'y attaquant à temps», a considéré M. Orszag.

Il a estimé qu'il restait peu de temps pour le faire, prévenant que les taux d'intérêt pour l'État fédéral remonteront avec la reprise économique, ce qui ne fera qu'alourdir le service de la dette.

«Nous sommes dans une période exceptionnelle aujourd'hui, parce que l'emprunt privé s'est effondré. Et dans cette situation, les mesures exceptionnelles que nous avons prises pour faire repartir l'économie n'ont pas entraîné de fortes hausses de taux d'intérêt sur la dette publique», a-t-il souligné.

«Ce ne sera pas toujours le cas», a-t-il prévenu.

La Maison-Blanche prévoit un déficit ramené à 8,3% du produit intérieur brut en 2010-2011, après 10,6% en 2009-2010 (exercice clos fin septembre).

Interrogé pour savoir si le président Barack Obama pourrait tenir son double engagement de ramener le déficit public sous les 3% du produit intérieur brut d'ici à 2015, sans augmenter les impôts pour les classes basses et moyennes, son directeur du budget a estimé que c'était «techniquement possible».