Le nouveau scandale financier Goldman Sachs occupe la une des journaux américains cette semaine à Washington et semble pousser les élus républicains et démocrates à sortir de l'impasse la réforme de Wall Street chère au président Barack Obama.

«Nous nous approchons d'un texte qui aurait un soutien venant des deux bords», a dit mardi le président de la commission Bancaire Chris Dodd, principal auteur du projet de loi.

«En ce qui concerne la réforme de la régulation financière, la situation est désormais claire, a annoncé mardi le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell. Le chef de la majorité (Harry Reid) m'a indiqué que de sérieuses discussions avaient repris», a-t-il ajouté.

Ces paroles rassurantes interviennent après une semaine de tir de barrage de l'opposition sur le projet de loi destiné à réformer les pratiques douteuses des établissements financiers qui ont mené à la crise de l'automne 2008.

Le ton était monté au cours du week-end entre les deux partis à la suite d'une lettre signée des 41 sénateurs de l'opposition dans laquelle ils affirmaient leur rejet du projet de loi.

Mais la majorité et l'administration Obama ont envoyé en début de semaine plusieurs signaux en direction des républicains.

Harry Reid a indiqué devant la presse que les démocrates vont «examiner» l'un des points qui froissent les républicains: un fonds de 50 milliards de dollars «prépayé» par les banques en cas de difficultés.

Il a également dit qu'il accepterait d'entamer l'ouverture des débats la semaine prochaine au lieu de cette semaine comme prévu initialement.

Toutefois, il a mis au défi les républicains de «tuer» la réforme au cas où aucun compromis ne serait trouvé, avec les conséquences électorales que cela impliquerait.

Par ailleurs, les démocrates ne se sont pas privés d'exploiter le scandale Goldman Sachs, qualifié dans la presse américaine d'affaire Enron de l'ère Obama. Selon le démocrate M. Dodd, le texte «aurait empêché» une affaire de fraude telle que celle impliquant la banque Goldman Sachs, accusée d'avoir trompé des investisseurs.

Le projet de loi prévoit la création d'une agence pour la protection du consommateur financier (CFPA) au sein de la banque centrale (Fed). Il propose une meilleure supervision de l'immense marché des produits dérivés via des échanges dans des Bourses. Les auteurs du texte entendent également mettre fin aux sauvetages des grandes institutions financières en difficulté aux frais des contribuables.

Parallèlement, mercredi matin la commission de l'Agriculture du Sénat - qui gère un secteur où les produits dérivés ces instruments financiers complexes sont très présents - examinait un texte pour renforcer davantage le contrôle des produits dérivés. Le texte devrait être fusionné avec celui de M. Dodd.

Le président Barack Obama doit s'exprimer jeudi à New York sur le sujet.