Trois indicateurs publiés jeudi sont venus confirmer que l'industrie manufacturière continue de tirer la reprise aux États-Unis, alors que les autorités se montrent légèrement plus optimistes sur les perspectives de croissance du pays.

Selon la banque centrale (Fed), la production industrielle américaine a augmenté pour le neuvième mois d'affilée en mars.

La production des industries et des mines du pays a augmenté de 0,1% par rapport au mois précédent, un peu moins qu'en février où sa hausse avait atteint 0,3%.

Le chiffre de la Fed est moins bon que prévu par les analystes, qui attendaient une progression de 0,7% selon leur consensus médian. Mais les chiffres de février ont été revus à la hausse et le ralentissement en mars a été provoqué par une chute de 6,4% de la production d'énergie, que la Fed a attribuée à une demande de chauffage en recul grâce à des températures clémentes.

La production manufacturière, elle, a accentué sa hausse, à 0,9%, soit 0,7 point de plus qu'en février. La Fed précise que cette progression a été rendue possible par une «hausse généralisée» dans les biens durables, semblant refléter la demande aux États-Unis et sur les marchés d'exportation, notamment en Asie.

La bonne tenue de l'industrie manufacturière semble se poursuivre, deux des principaux indicateurs avancés de la Fed pour le mois d'avril s'étant révélés meilleurs que prévu jeudi.

Selon ces indices, la hausse de l'activité manufacturière des régions de New York et Philadelphie, deux des principales zones industrielles du pays, s'est accélérée par rapport au mois précédent.

Dans le cas de New York, l'accélération a été très forte et bien plus marquée que prévu.

Pour l'économiste indépendant Joel Naroff, «la montée en flèche de la production manufacturière illustre clairement le fait que la reprise est engagée totalement».

Selon la Fed, la production des usines s'est accélérée au premier trimestre pour atteindre 6,6% en rythme annuel. Nigel Gault, économiste de l'institut d'études IHS Global Insight, juge désormais possible une accélération encore plus forte au deuxième trimestre, avec une hausse de 9% «à mesure que la reprise gagnera en puissance».

Après de bons chiffres sur les ventes de détail, la Fed s'est montrée mercredi un peu plus optimiste qu'auparavant sur les perspectives de l'économie américaine.

Les indicateurs «laissent penser que la hausse de la demande finale sera suffisante pour assurer une reprise économique modérée dans les trimestres à venir», a déclaré son président, Ben Bernanke devant la Commission économique mixte du Congrès.

Lors d'une conférence à Washington le 7 avril, l'économiste américain Michael Mussa, avait répété son pronostic d'une reprise rapide de l'économie américaine, comme aux sortir des précédentes récessions fortes traversées par le pays.

Pour cet ancien chef économiste du Fonds monétaire international, le PIB américain devrait croître de 4,0% en 2010, alors que le gouvernement ne prévoit qu'une croissance de 2,7%.

Le secteur manufacturier ne représente qu'une faible part du produit intérieur brut des États-Unis (11,5% selon les derniers chiffres officiels portant sur 2008). Selon les graphiques de la Fed, sa reprise suit grosso modo la même pente qu'à la sortie de la grande récession de 1981-1982, marquée par une reprise économique très dynamique.