Les casinos traversent une période de déveine aux États-Unis, la récession entamant le volume des paris, même si de plus en plus d'États cherchent à miser sur les revenus des machines à sous et autres roulettes.

Les revenus du jeu dans les 12 États américains autorisant les casinos ont baissé de 5,7% en 2009 pour représenter 30,7 milliards de dollars, selon une étude préliminaire de l'organisation professionnelle American Gaming Association (AGA).

Déjà en 2008, ces revenus avaient accusé une baisse de 4,6%.

Selon des analystes du marché, la récession a porté un coup sévère à l'industrie des paris ainsi qu'à toute l'industrie des loisirs.

Mais certains ajoutent que de nouvelles formes de distractions, notamment les paris par internet, qui sont illégaux, attirent les consommateurs.

Une étude de la firme marketing Mintel a montré que 30% des adultes avaient visité un casino l'année passée, contre 35% en 2001.

«Ce changement a été progressif, ce qui suggère que ce n'est pas seulement le résultat de la récession», affirme Billy Hulkower, un analyste de Mintel.

«Les casinos perdent peut-être de leur audience au profit des sources de distraction qui sont de plus en plus offertes directement dans les foyers comme les systèmes de jeux vidéo sophistiqués, la télévision haute définition et l'internet», ajoute-t-il.

Parmi ceux qui ont pénétré dans un casino au cours des 12 derniers mois, 27% ont fréquenté des casinos des réserves indiennes, 24% ceux de Las Vegas et 12% ceux d'Atlantic City, selon l'étude marketing.

Une porte-parole de l'AGA, Holly Thomsen affirme que le niveau de fréquentation demeure le même ou en léger progrès d'après une enquête interne à la profession, mais que les joueurs parient moins d'argent.

«Notre industrie a été frappée par la récession comme toutes les industries de consommation de biens non-essentiels», explique-t-elle. «On sait que, dans un contexte économique difficile, les gens y regardent à deux fois avant de dépenser pour leurs loisirs».

Dans le Nevada, les grands casinos ont perdu presque 6,8 milliards de dollars de revenus pour l'année fiscale close fin juin.

Quant aux revenus tirés des jeux à Atlantic City qui compte 11 casinos, ils sont tombés en 2009 au niveau le plus bas depuis plus de dix ans.

Dans le New Jersey, la chute des revenus des casinos est de 8,5% au mois de janvier par rapport à janvier 2009 où ils avaient représenté 294,2 millions de  dollars.

Une douzaine d'États autorisent actuellement les casinos mais, selon Mintel, au moins 25 États envisagent de faire pareil pour trouver de nouvelles recettes et boucler leur budget.

«Si tout à coup beaucoup d'États se mettent à autoriser les jeux et espèrent en tirer des revenus, on va avoir un problème», promet Billy Hulkower.

Une enquête de l'Institut Rockefeller a estimé que les recettes fiscales tirées des jeux, hormis celles des casinos des réserves indiennes, ont reculé de 2,6% en 2009, pour la première fois depuis 30 ans.

«L'expansion de l'offre de jeux ne va pas apporter davantage de consommateurs sur ce marché. Ces consommateurs sont en nombre limité», assure Lucy Dadayan, une analyste du Rockefeller Institute.