La confiance des consommateurs américains a progressé pour le troisième mois de suite en janvier, et un peu plus que prévu, sans présager d'amélioration notable de l'activité économique, a indiqué mardi le Conference Board.

L'indice de confiance des ménages établi par cet institut de conjoncture privé est monté à 55,9 points, alors que les analystes l'attendaient à 53,5 selon leur consensus médian, après 53,6 en décembre (chiffre révisé en hausse de 0,7 point).

L'amélioration de l'indice a été due essentiellement à une hausse de 4,8 points de sa composante mesurant la perception de la situation actuelle par les ménages, et dans une moindre mesure de celle mesurant les attentes de consommateurs pour les six mois à venir (+0,6 point).

La hausse de janvier est de bon augure pour l'économie américaine dans la mesure où la consommation des ménages est le moteur de l'économie américaine (elle a été responsable de plus de 90% de la croissance du pays pendant l'été).

L'indicateur est cependant encore loin de son niveau d'avant le déclenchement de la crise financière (il atteignait presque 112 en juillet 2007).

«Bien que légèrement plus positives, les perspectives des consommateurs à court terme, ne laissent pas présager d'une forte hausse de l'activité dans les mois à venir», écrit le Conference Board dans son compte-rendu d'enquête mensuel.

«La confiance des consommateurs continue de monter d'une manière reflétant un amélioration très lente» du produit intérieur brut, note Brian Bethune, économiste de l'institut IHS Global Insight, pour qui l'indicateur du Conference Board devrait subir des revers «tant que l'on ne vera pas plus de signes concrets d'amélioration du marché du travail».

Les autorités américaines et nombre d'économistes estiment que la consommation des ménages, et donc la reprise entamée à l'été, devraient être entravées par la persistance d'un taux de chômage élevé, qui atteignait 10% fin décembre et devrait continuer de monter encore quelques mois.

L'enquête du Conference Board montre à ce sujet que la part des 5.000 ménages sondés s'attendant à une baisse des offres d'emplois dans les mois à venir a reculé de 1,7 point, à 18,9%. Cependant la part des sondés s'attendant à voir une augmentation des offres dans les mois à venir a elle aussi reculé, de 0,9 point, à 15,5%.

Pour Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE, la hausse plus forte que prévu de la confiance des ménages en janvier «est une surprise petite mais plaisante».

L'indice du Conference reste néanmoins «très déprimé», et très loin de la barre des 100, qui serait selon lui «le signal d'une véritable reprise des dépenses de consommation des ménages».