La croissance du produit intérieur brut des États-Unis au troisième trimestre a nettement été revue en baisse, à 2,2% en rythme annuel, l'investissement étant moins fort qu'initialement estimé, selon les chiffres publiés mardi par le département du Commerce.

Un mois auparavant, cette croissance avait été estimée à 2,8% par rapport au trimestre précédent. La nouvelle estimation est beaucoup moins forte que la première de 3,5% publiée fin octobre, qui avait surpris par sa vigueur.

Le troisième trimestre reste néanmoins le premier de croissance après quatre trimestres consécutifs de recul de PIB, la première économie mondiale étant sortie durant l'été de sa plus longue récession depuis les années 1930.

Moteur traditionnel de la croissance américaine, la hausse de la consommation a été très légèrement revue à la baisse (+2,8%, contre +2,9% estimés auparavant), et reste la plus forte depuis le premier trimestre 2007. A elle seule, elle a contribué à la croissance à hauteur de 1,96 point.

Le chiffre a été dopé par les achats de véhicules (0,81 point de croissance à eux seuls) réalisés grâce à une «prime à la casse» qui a eu un fort succès cet été.

Pour les économistes, l'économie américaine ne rééditera pas cette performance au quatrième trimestre, avec un chômage qui a franchi la barre des 10% pour la première fois depuis 1983. Certains tablent sur une baisse de la consommation.

Le département du Commerce, qui publie chaque trimestre trois estimations successives du PIB, a précisé que les données économiques plus complètes dont il dispose lui avaient fait principalement revoir l'investissement à la baisse au troisième trimestre. Celui-ci n'a augmenté que de 5,0% (contre +8,4% estimés auparavant).

En dehors de la hausse des stocks des entreprises (comptabilisée comme un investissement), l'investisssement affiche son neuvième trimestre consécutif de recul (-1,3% lors de ce trimestre).

L'investissement des ménages dans le logement progresse pour la première fois depuis 2005 (+18,9%).

La croissance a été freinée par la hausse du déficit commercial des États-Unis, qui a retranché 0,81 point de croissance selon les calculs du département du Commerce.

La banque centrale américaine (Fed) table sur un recul du PIB entre 0,1% à 0,4% pour l'ensemble de l'année 2009, et une croissance de 2,5% à 3,5% en 2010.