Le président américain Barack Obama a annoncé mardi qu'une partie des fonds du plan de sauvetage des institutions financières serait affectée à la création d'emplois et à la réduction du déficit budgétaire qu'il a promis de diviser par deux d'ici la fin de son mandat en 2012.

Le président des Etats-Unis a également dévoilé une série de mesures destinées à relancer l'activité économique, comme des aides aux petites et moyennes entreprises, et des investissements dans les infrastructures publiques.

   Dans un discours au siège du prestigieux groupe de réflexion Brookings à Washington, M. Obama a promis de lutter contre les dégâts occasionnés sur la société américaine par un taux de chômage à deux chiffres, en permettant surtout aux petites entreprises d'être plus profitables et d'embaucher de nouveaux employés.

   A cet effet, le président a expliqué qu'il utiliserait les fonds du plan d'aide aux institutions financières n'ayant pas été utilisés pour débloquer les prêts aux PME et leur permettre de croître à nouveau.

   Mais il a prévenu que ces mesures d'aide à l'emploi ne pourraient pas s'effectuer au détriment de l'orthodoxie fiscale, étant donné le déficit budgétaire des Etats-Unis: plus de mille milliards de dollars.

   «Aujourd'hui, je veux mettre en exergue certaines des mesures plus larges qui devraient être au coeur de nos efforts pour que s'accélère la croissance du marché du travail», a ajouté M. Obama, promettant de s'intéresser en particulier aux «secteurs qui généreront le plus d'emplois tout en produisant les plus grands bénéfices pour notre économie».

   Parmi ces mesures figurent une exonération d'impôts sur les investissements en capitaux dans les petites entreprises et une baisse d'impôts destinée à encourager les embauches.

   Les emplois «verts» chers à M. Obama ne seront pas oubliés, avec une incitation fiscale aux propriétaires pour qu'ils rendent leurs maisons plus respectueuses de l'environnement via des travaux d'isolation ou de rénovation.

Les mesures proposées par Obama

  

1. «Une série de mesures pour aider les petites entreprises à embaucher de nouveau». «Au cours des quinze dernières années, les petites entreprises ont créé environ 65% des emplois nouveaux», a déclaré M. Obama.

Pour cela, le président propose:

 

 - «l'élimination complète des taxes sur les plus-values pour les investissements dans les petites entreprises"

 - une extension de la prise en compte des pertes passées dans le calcul de l'impôt sur les résultats des petites entreprises (de manière à le faire baisser)

 - «une incitation fiscale dans le but d'encoutrager les petites entreprises à embaucher et à maintenir en place leurs employés"

 - le renforcement du soutien gouvernemental en faveur des prêts aux petites entreprises (en mobilisant une partie des fonds prévus pour la stabilisation du système financier).

  

2. «Une relance des investissements dans les infrastructure du pays au-delà» de ce qui est déjà prévu dans le plan de relance de 787 milliards de dollars voté en février, «afin de poursuivre la modernisation des systèmes de transport et de communication» du pays.

  

3. De nouvelles mesures en faveur de l'efficacité énergétique: «Avec des ressources supplémentaires dans des domaines comme la production de pointe d'éoliennes et de panneaux solaires, par exemple, nous pouvons permettre que des bonnes idées soient transformées en bons emplois dans le secteur privé».

  

4. Une extension des mesures d'assistance prévues dans le plan de relance, notamment dans le domaine «de l'aide d'urgence aux personnes âgées, des allocations chômage et de l'aide aux Etats et aux collectivités locales pour leur permettre d'éviter de licencier».

  

M. Obama n'est pas entré dans le détail de ces propositions qui devront être le fruit d'un travail de collaboration entre le gouvernement et le Congrès.

Il ne s'est pas étendu non plus sur leur financement, indiquant simplement que celui-ci serait rendu possible par le fait que le plan de sauvetage des banques pour lequel ont été débloqués 700 milliards de dollars en octobre devrait finalement coûter 200 milliards de moins que ce que le gouvernement estimait dans ses dernières prévisions budgétaires au mois d'août.