Barack Obama, qui cherche par tous les moyens à lutter contre le chômage, a réclamé jeudi «des idées nouvelles» aux milieux économiques pour créer des emplois, tout en reconnaissant que la situation budgétaire ne lui laissait guère de marge de manoeuvre.

«Aujourd'hui, notre économie croît à nouveau pour la première fois depuis un an et au rythme le plus rapide depuis deux ans (...) Mais en dépit de ces progrès, beaucoup d'entreprises hésitent encore à embaucher», a déclaré le président américain en recevant à la Maison-Blanche quelque 130 personnalités pour un «Forum pour l'emploi», dont des capitaines d'industrie, des entrepreneurs de PME, des économistes et des syndicalistes.

Parmi eux figurent les patrons de Google et de Disney, Eric Schmidt et Bob Iger, et les prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz et Paul Krugman.

La rencontre se déroule à la veille de la publication des chiffres du chômage pour le mois de novembre, qui devraient faire apparaître 120 000 licenciements secs (après 190 000 en octobre), pour un taux de chômage stable à 10,2% de la population active, soit le plus haut niveau depuis 1983.

À un an des élections législatives de mi-mandat, M. Obama doit absolument obtenir des résultats sur le front de l'emploi sans attendre que le cycle économique s'accélère.

«Nous ne pouvons pas rester les bras croisés en attendant que les choses s'améliorent après les pertes d'emplois que nous avons subies depuis un an», a-t-il lancé, appelant ses hôtes à lui apporter «des idées nouvelles».

«Je vous demande des recommandations qui peuvent être mises en oeuvre afin de stimuler les créations d'emploi le plus vite possible», a-t-il dit.

Parmi les idées en vogue figure, selon le Washington Post, l'octroi d'une prime aux propriétaires immobiliers qui effectueraient des travaux d'isolation, sur le modèle de la «prime à la casse» qui a permis de limiter les dégâts ces derniers mois sur le marché automobile.

Mais l'administration se refuse à ouvrir le robinet des emplois publics après avoir dépensé des centaines de milliards de dollars à la relance de l'économie et au sauvetage des banques. Elle compte donc plutôt soutenir les entreprises dans l'espoir qu'elles embauchent.

«Nous devons reconnaître que nos ressources sont limitées», a plaidé le chef de l'État. «Nous n'avons pas assez d'argent public pour compenser les pertes d'argent privé provoquées par la crise». «Une vraie reprise ne pourra venir que du secteur privé».

Au Congrès, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a espéré le vote d'un plan de soutien à l'emploi d'ici à la fin de l'année. Mme Pelosi prône l'utilisation à cet effet des fonds non-dépensés du plan de sauvetage des banques voté fin 2008.

Mais l'opposition républicaine ne l'entend pas de cette oreille. Son chef à la Chambre, John Boehner, a réclamé que les fonds restitués par Wall Street servent à réduire le déficit budgétaire et non à financer «des projets étatiques inutiles».

Signe encourageant pour la conjoncture, les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé contre toute attente au cours de la semaine close le 28 novembre, à 457 000. Ces inscriptions sont ainsi à leur plus bas niveau depuis septembre 2008.

La banque centrale (Fed) a laissé entendre fin novembre que les États-Unis pourraient de nouveau créer plus d'emplois qu'ils n'en détruisent dès janvier prochain.