Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a affirmé lundi à New York qu'il surveillait étroitement le taux de change du dollar, à un moment où la faiblesse de la monnaie américaine inquiète dans le monde entier.

M. Bernanke, qui s'exprimait devant le Club économique de New York, a déclaré que la Fed surveillait l'évolution du taux de change et qu'elle était «attentive aux implications» de ses variations en matière de politique monétaire.

«La Réserve fédérale continuera à surveiller ces développements de près», a-t-il assuré.

«Nous continuerons de définir une politique protégeant contre les risques» que cela pourrait engendrer pour le «double mandat» de la Fed, qui consiste à assurer le plein emploi en même temps que la stabilité des prix.

La politique de la banque centrale «contribuera à faire en sorte que le dollar soit fort et constitue une source de stabilité financière mondiale», a-t-il affirmé.

M. Bernanke a indiqué qu'il prévoyait une «croissance économique modérée» aux États-Unis en 2010, mais que la montée du chômage et la faiblesse des prêts des banques étaient deux motifs de «grandes inquiétudes».

«Aujourd'hui, la conjoncture financière est meilleure» qu'il y a un an, «mais des défis économiques importants demeurent», a-t-il dit.

«Nous avons vu les premières preuves de la reprises», a dit M. Bernanke, faisant référence à la croissance du PIB revenue pendant l'été après quatre trimestre de baisse consécutifs.

Néanmoins, «le flux du crédit reste entravé, l'activité économique faible et le chômage beaucoup trop élevé», a-t-il ajouté, et «des déboires sont possibles à l'avenir».

«La faiblesse de l'activité de prêt des banques et la hausse continue du chômage», dont le taux atteignait 10,2% fin octobre, sont deux motifs de «grandes inquiétudes», a ajouté le président de la Réserve fédérale, répétant un diagnostic plusieurs fois formulé par des responsables de la Fed.

Pour M. Bernanke, «ces deux facteurs empêcheront la croissance d'être aussi robuste qu'on l'espérerait».

«Le mieux que l'on puisse dire à propos du marché du travail à l'heure actuelle est que sa dégradation pourrait se faire plus lentement», a-t-il dit.

Si «des pans entiers du système financier se sont améliorés de manière substantielle», «l'accès au crédit reste difficile pour (...) les ménages et les petites entreprises».

Or celles-ci sont le moteur de la création d'emplois, et ceux-là celui de la croissance du pays par leurs dépenses de consommation.

Pour l'heure, «les banques continuent de durcir les conditions auxquelles elles octroient des crédits pour la plupart des types de prêts», a noté M. Bernanke.

«D'une manière générale, a ajouté M. Bernanke, un certain nombre de facteurs laissent penser que les créations d'emplois devraient êtres faibles dans la première phase» de la reprise, et «les emplois devraient rester rares pendant quelque temps encore».