Le directeur du Budget américain, Peter Orszag, a affirmé mardi que l'administration Obama réfléchissait aux moyens de diminuer le déficit budgétaire américain, qui a atteint un niveau «grave», et de le diviser en deux d'ici la fin du premier mandat du président.

«Nous réfléchissons aux moyens d'améliorer le tableau budgétaire», alors que les déficits américains ont atteint un niveau «grave et non tenable» à long terme, a-t-il affirmé lors d'une conférence à la New York University.

M. Orszag a rappelé que le déficit budgétaire américain avait atteint lors de l'exercice 2009 (achevé fin septembre) 1400 milliards de dollars, soit 10% du produit intérieur brut.

Le Bureau du budget de la Maison Blanche (OMB), que dirige M. Orszag, table par ailleurs sur un nouveau déficit budgétaire record, de 1502 milliards de dollars, pour l'exercice en cours, et anticipe «9000 milliards de déficits sur les 10 prochaines années, soit 5% du PIB».

Sur ces 9000 milliards, 5000 proviennent selon lui directement de la politique de la précédente administration, en particulier de mesures qui «n'ont pas été financées»: les baisses d'impôts de 2001 et 2003 et le financement par l'État de prescriptions de médicaments pour les personnes ayant droit au programme de santé public Medicare.

«Nous examinons actuellement un certain nombre de propositions pour ramener notre pays sur un terrain budgétaire plus solide, et pour diviser en deux le déficit dont nous avons hérité, d'ici la fin du premier mandat du président» Obama, a expliqué ce collaborateur de la Maison-Blanche.

Outre la réforme de la santé en préparation, quel que soit son contenu final, «n'ajoutera pas au déficit des 10 prochaines années et contribuera à sa réduction par la suite», a-t-il ajouté. «Nous avons pris des mesures pour commencer à changer la culture (gouvernementale) à Washington, pour (...) nous assurer que l'argent des contribuables sera dépensé avec sagesse».

M. Orszag a ainsi souligné que l'État avait entrepris de limiter au maximum le nombre de sous-traitants exemptés d'un appel d'offres, ce qui devrait permettre «d'économiser environ 40 milliards de dollars par an».

Alors que les dépenses militaires en Afghanistan et en Irak coûtent de 10 à 15 milliards de dollars par mois au gouvernement américain, «nous avons identifié des systèmes d'armement qui contribuent peu à la sécurité de notre pays (...) mais qui coûtaient des milliards», à l'instar des avions de chasse F-22 dont la production a été arrêtée, a-t-il ajouté.

En outre, le gouvernement a proposé que toute nouvelle baisse d'impôts ou programme de redistribution soit dorénavant «totalement financé» avant d'être adopté, «comme pour la réforme de la santé».

Le «président et son équipe économique travaillent également sur toute une série d'options pour l'année fiscale 2011 qui seront dévoilées en février», a conclu le directeur du budget.