Le président américain Barack Obama a accusé vendredi les grandes banques, compagnies financières et leurs lobbyistes d'essayer de tuer sa réforme destinée à protéger les consommateurs contre leurs pratiques abusives.

Quelques heures après s'être vu décerner le prix Nobel de la paix, M. Obama a renoué avec les obligations de politique intérieure pour défendre la réforme de la réglementation financière et la création d'une agence de protection financière des consommateurs, qu'il a demandé au Congrès de faire adopter.

Cette agence édicterait des règles claires pour les consommateurs et les banques et serait en mesure de faire appliquer ces règles. Des cartes de crédit aux traites immobilières, elle protègerait les consommateurs contre les pénalités abusives, les augmentations outrancières des taux, ou encore les contrats illisibles.

Elle rationaliserait une protection des consommateurs aujourd'hui dévolue à sept agences.

«Tout cela n'a pas empêché les firmes financières et leurs lobbyistes de se mobiliser contre le changement. Ils font ce qu'ils ont toujours fait: ils prennent d'assaut le Congrès, ils utilisent la moindre bribe d'influence pour préserver un statu quo qui a optimisé leurs profits aux dépens des consommateurs américains, bien que bon nombre de ces Américains les aient renfloués il n'y a pas si longtemps et aient payé pour les mauvaises décisions qu'ils avaient prises», a-t-il dit en faisant référence à l'intervention de l'État, et donc du contribuable, au secours de grandes institutions financières menacées par la crise.

Il a cité les millions de dollars dépensés par la Chambre de commerce américaine dans une publicité destinée à «tuer» le projet d'agence.

Selon lui, la Chambre de commerce a dépensé presque 500 millions de dollars en lobbying ces dix dernières années.

Les consommateurs n'ont pas de lobbyistes pour défendre leurs intérêts, c'est pourquoi ils ont besoin d'une agence «qui défendra non pas les grandes banques, non pas les firmes financières, mais les travailleurs américains», a-t-il dit.