La révision favorable du PIB des États-Unis pour le deuxième trimestre est de bon augure pour la reprise naissante mais les chiffres du cabinet ADP sur l'emploi viennent rappeler que la situation économique risque de ne pas s'améliorer aussi vite que souhaité.

Selon l'estimation finale publiée mercredi par le département du Commerce américain, la baisse du produit intérieur brut entre le premier et le deuxième trimestre a ralenti à 0,7% en rythme annuel.

Ce chiffre est meilleur que celui d'un recul de 1,0% publié fin août, et prend par surprise les analystes, qui s'attendaient à une révision faisant apparaître une baisse du PIB de 1,2%.

Selon le ministère, l'amélioration est due principalement à une révision en baisse de 1,3 point de la chute de l'investissement des entreprises à 9,6% en rythme annuel.

Bien moins fort qu'au premier trimestre (6,4%), le recul de l'activité au printemps devrait être le dernier de la récession la plus longue qu'ait connue la première économie mondiale depuis 1945.

En effet, la banque centrale américaine (Fed) a enterré définitivement le 23 septembre la récession entamée en décembre 2007, et les chiffres du troisième trimestre devraient faire apparaître un retour à la croissance.

Pour Aaron Smith, analyste du centre de recherche Moody's Economy.com, les chiffres du PIB «préparent le terrain à des perspectives meilleures pour la fin de 2009 et l'ensemble de 2010».

La révision favorable des chiffres du PIB arrive en tout cas à point nommé pour redonner confiance aux ménages américains, dont la consommation est le moteur traditionnel de l'économie des États-Unis, et qui semblent pour l'instant réagir peu aux annonces gouvernementales selon lesquelles la croissance est en marche depuis le mois d'août.

Il faut dire que la menace du chômage est toujours bien présente. Selon une enquête du cabinet de ressources humaines publiée mercredi, le secteur privé a encore détruit 254 000 emplois aux États-Unis en septembre, ce qui est beaucoup plus que prévu, même si le rythme des licenciements «diminue clairement».

Les chiffres de l'enquête ADP sont un mauvais présage pour le rapport officiel sur l'emploi pour septembre que le ministère du Travail doit publier vendredi, et qui devrait faire apparaître une hausse du taux de chômage de 0,1 point à 9,8% selon le consensus des analystes.

Tentant de faire le point sur la situation économique du pays, un des dirigeants de la Fed, Dennis Lockhart a invité mercredi dans un discours à faire preuve d'un «optimisme mesuré».

«L'économie s'améliore sans conteste», a-t-il déclaré selon le texte de son allocution distribuée à la presse, «l'optimisme est justifié mais on doit le tempérer en gardant bien à l'esprit le fait que l'économie est soutenue de manière considérable par un grand nombre de programmes temporaires de l'État.»

Selon lui, l'économie américaine ne pourra pas retrouver son niveau de production de 2007 avant le deuxième semestre de 2010, dans le meilleur des cas. Si les choses s'améliorent dans le domaine du logement à l'origine de la crise, la consommation des ménages risque d'être encore faible un certain temps et les investissements des entreprises dans leur outil de production continuent de baisser.

Mais à court terme, les chiffres de mercredi annoncent un retour de la croissance à un rythme annuel de 3,0 à 3,5% au troisième trimestre, estime Nigel Gault, du cabinet d'économistes IHS Global Insight.