La confiance des consommateurs américains a reculé en septembre, a annoncé mardi le Conference Board, alors que les analystes s'attendaient à son renforcement.

L'indice de confiance établi par cet institut de conjoncture privé a reculé de 1,4 point par rapport au mois d'août, pour s'établir à 53,1. Les analystes pensaient au contraire qu'il serait monté jusqu'à 57,0.

La baisse résulte d'un recul des deux composantes de l'indice, a indiqué le Conference Board dans un communiqué: celle mesurant l'opinion des Américains sur la conjoncture actuelle est tombée à 22,7 (-2,7 points), tandis que celle évaluant leur opinion sur les perspectives économiques à six mois subissait une recul moins marqué de 0,5 point, à 73,3.

«Sans être aussi pessimistes que plus tôt dans l'année, les consommateurs  restent assez inquiets en ce qui concerne les perspectives à court terme et leurs revenus», relève l'institut. «Cette nouvelle n'est guère encourageante à l'approche de la saison des Fêtes», qui commence avec Halloween, fin octobre.

Selon l'enquête, menée jusqu'au 22 septembre auprès de 5000 ménages, la proportion des sondés jugeant les conditions économiques «mauvaises» a augmenté de 1,7 point à 46,3%. Celle des personnes d'avis opposé est passé de 8,5 à 8,7%.

Quarante-sept pour cent des ménages jugent qu'il est difficile de trouver un emploi (+2,7 points par rapport à août).

L'indice de confiance des consommateurs avait touché en février son plus bas niveau depuis 1967, date de sa première publication par le Conference Board.

Particulièrement suivie dans la mesure où elle donne le pouls des ménages, dont la consommation est normalement le moteur de l'économie américaine, cette statistique avait rebondi en août, après deux mois consécutifs de baisse.

Pour Ian Shepherdson, analyste de l'institut d'études économiques HFE, l'indice du Conference Board est «un peu décevant, mais pas plus que ça, parce que la baisse provient presque totalement de la composante mesurant la conjoncture actuelle, laquelle bouge plus ou moins en fonction du taux de chômage et est donc un indicateur en retard».

L'indice mesurant les perspectives à court terme est «toujours très faible», même si sa baisse de septembre est «insignifiante», note-t-il, «mais au moins, le pire est passé».

La banque centrale américaine estime en effet que la récession américaine entamée en décembre 2007 est terminée, mais prévoit que la reprise sera très lente, notamment du fait d'une conjoncture toujours difficile pour les ménages.

Les chiffres du Conference Board sont décevants dans la mesure ou «le bruit autour de la fin de la récession était supposé revigorer les consommateurs», note l'économiste indépendant Joel Naroff.

«La saison des achats des Fêtes arrivant rapidement, il faut que les gens retrouvent le sourire», estime-t-il, jugeant néanmoins qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter avant les chiffres qui seront publiés dans un mois.