La nette amélioration de l'activité industrielle autour de New York, publiée lundi, est un signe supplémentaire d'une certaine stabilisation de l'économie américaine, mais Washington juge utile de continuer de soutenir l'activité pendant plusieurs mois encore.

«Pour la première fois en beaucoup plus qu'un an, l'enquête Empire State montre que les conditions des entreprises industrielles de l'État de New York se sont améliorées», écrit la Réserve fédérale (Fed) de New York dans le communiqué rendant compte de son baromètre industriel mensuel.

Cet indice industriel Empire State s'est établi nettement dans le vert, avec un rebond beaucoup plus fort que prévu, pour se hisser à +12,1 en août, contre -0,55 le mois précédent, et alors que les analystes l'attendaient à +3,0 seulement.

C'est son plus haut niveau depuis novembre 2007, le mois ayant précédé l'entrée officielle des États-Unis dans la récession.

Pour Ryan Sweet, économiste de Moody's Economy.com, l'enquête de la Fed de New York laisse penser que la reprise de l'activité industrielle, dont le déclin avait commencé bien avant le début officiel de la récession, «gagne en puissance».

Selon d'autres chiffres publiés lundi, par le département du Trésor, la balance des capitaux à long terme des États-Unis a bénéficié d'un net afflux de capitaux publics et privés vers les titres américains, en particulier les obligations du Trésor et les actions d'entreprises.

Pour l'économiste Brian Bethune, économiste de l'institut IHS Global Insight, c'est le signe que «la demande de base pour les titres américains reste plutôt vigoureuse», ce qui devrait contribuer à aider la reprise.

Attendue majoritairement d'ici à la fin du mois de septembre, celle-ci s'annonce longue et très fragile, et plusieurs autres indicateurs publiés récemment témoignent que la première économie mondiale ne sortira pas du jour au lendemain de sa récession la plus violente depuis la Deuxième Guerre mondiale.

La publication d'une nouvelle baisse des ventes de détail la semaine précédente est venu ainsi rappeler que la consommation des ménages, locomotive de la croissance américaine, était encore loin d'avoir relevé la tête.

La Banque centrale en a bien conscience. Si elle a jugé le 12 août que l'économie semblait «en train de se stabiliser», elle n'en a pas moins laissé intact son dispositif exceptionnel de soutien à la liquidité et au crédit et a signifié son intention de maintenir encore longtemps son taux d'intérêt quasi-zéro, en vigueur depuis le mois de décembre, pour accompagner la reprise.

De concert avec le Trésor, elle a annoncé lundi la prolongation d'un programme de soutien à la consommation et à l'immobilier, jusqu'au milieu de l'année 2010. Cette facilité, qui arrivait à échéance à la fin de l'année, a pour but de relancer le crédit à la consommation et le marché immobilier en offrant un financement avantageux à des investisseurs prêts à acheter des titres adossés à des actifs, grâce auxquels les organismes de crédit se refinancent.

Comme une bonne part de la reprise dépendra de la tenue de la consommation, les autorités peuvent encore se faire du souci: le moral des consommateurs est retombé en août, et un sondage publié lundi par le quotidien USA Today montre que 57% des Américains jugent que le plan de relance budgétaire promulgué il y a six mois par le président Barack Obama n'a aucun effet sur l'économie ou empire les choses.

Mais il est vrai que pour l'instant, les ménages ont plutôt eu tendance à épargner les subsides qu'ils ont reçu du gouvernement.