Le déficit budgétaire des États-Unis s'est de nouveau alourdi en juillet pour atteindre un nouveau record à 1,267 milliards de dollars cumulés sur les 10 premiers mois de l'exercice 2008-2009, selon les chiffres officiels publiés mercredi.

Le déficit de l'État fédéral s'est creusé de 180,680 milliards de dollars au mois de juillet, a indiqué le département du Trésor dans son rapport mensuel sur le budget. Ce chiffre est conforme aux prévisions des analystes et représente un record pour un mois de juillet.

En conséquence, le déficit cumulé depuis octobre 2008, premier mois de l'exercice en cours, atteignait 1 266,958 milliards de dollars à la fin du mois de juillet, soit un peu moins que l'estimation de 1,300 milliards avancée le 6 août par le Bureau du budget du Congrès (CBO).

Juillet a été le dixième mois consécutif de déficit. Il faut remonter à la période allant de mai 1991 à mars 1992 pour retrouver une série de soldes négatifs plus longue (onze mois).

Le déficit cumulé ne cesse de franchir des records depuis le mois de février. Selon les projections du CBO, il devrait dépasser la somme pharaonique de 1,800 milliards de dollars (soit 13,1% du produit intérieur brut) à la fin de l'exercice, le 30 septembre.

Comme les mois précédents, les comptes de l'État ont été affectés en juillet par la baisse des recettes fiscales provoquée par la crise, du fait du recul des revenus des entreprises et des ménages, et la hausse des dépenses liées à la récession (relance budgétaire, hausse des prestations sociales, et sauvetage d'institutions financières).

Les recettes de l'État ont ainsi atteint 151,503 milliards de dollars en juillet, soit 6,0% de moins qu'un an plus tôt. C'est le 15e mois de baisse consécutive des recettes en glissement annuel.

Le cumul des recettes atteint 1 740,174 milliards de dollars pour les 10 premiers mois, soit 17% de moins que pour la même période de l'exercice précédent.

À l'inverse, les dépenses de l'État ont augmenté de 26% sur un an, pour atteindre 332,183 milliards de dollars en juillet, ce qui marque un nouveau record, effaçant celui qui ne remontait qu'au mois de mars. En données cumulées, les dépenses ont augmenté de 21% sur un an au cours des 10 premiers mois de l'exercice, pour atteindre un nouveau record à 3 007,132 milliards.

Le président américain Barack Obama, qui a hérité de finances publiques dans un état catastrophique lors de son arrivée à la Maison-Blanche en janvier, s'est engagé à ramener le déficit budgétaire à environ 3% du PIB à la fin de son mandat en 2013.

Le gouvernement explique que le creusement du déficit est nécessaire pour permettre à l'État de relancer l'économie. La mesure est temporaire, assure-t-il, promettant une baisse du déficit dès l'exercice 2009-2010.

De son côté, l'opposition républicaine ne cesse de dénoncer ce qu'elle qualifie de dérive des finances publiques, pourtant entamée sous George Bush, le prédécesseur républicain de M. Obama. Elle affirme, entre autres, que le plan de relance de 787 milliards de dollars promulgué en février ne fait qu'accroître le déficit, et ne crée pas d'emplois.

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