Le déficit commercial des États-Unis s'est légèrement creusé en juin, moins que ne le prévoyaient les économistes, et les chiffres publiés mercredi par le département du Commerce ont fait état d'une certaine reprise des échanges avec le reste du monde.

En données corrigées des variations saisonnières, le déficit s'est accru à 27,0 milliards de dollars, contre 26,0 milliards le mois précédent. Les analystes tablaient sur 28,5 milliards de dollars.

Sur un an, le déficit commercial affiche une chute de 55% en juin. Et le département du Commerce a calculé qu'en tenant compte de l'inflation, ce déficit est en fait le plus faible depuis décembre 1999.

Bonne nouvelle pour la première économie mondiale, le volume total des échanges a augmenté pour le deuxième mois de suite: il a été en hausse de 2,2% par rapport au mois précédent, après n'avoir gagné que 0,4% en mai.

Ce volume d'échanges avait touché en avril son plus bas de l'année, au terme d'une série de neuf mois consécutifs de baisse sur fond de crise économique mondiale.

En juin, les importations américaines ont progressé de 2,3% par rapport au mois précédent, pour atteindre 152,8 milliards de dollars. Elles sont au plus haut depuis janvier, et en se limitant aux importations de biens, elles connaissent leur première hausse après dix mois de baisse ininterrompue.

Les exportations ont avancé pour le deuxième mois consécutif, de 2,0% à 125,8 milliards de dollars, et sont les plus fortes depuis février, confirmant l'amélioration de la conjoncture chez les partenaires commerciaux de Washington.

Les effets de la crise, qui a freiné une consommation américaine parfois qualifiée d'excessive, se ressentent. Le département du Commerce a relevé que le déficit de la balance des biens hors produits pétroliers était le plus faible depuis janvier 1999, à 20,0 milliards de dollars. Il s'est réduit de 11,7% par rapport au mois précédent.

Le déficit de la balance des produits pétroliers, même s'il est très loin de ses records de 2008, pèse lourd dans le déficit commercial. Il est de 17,2 milliards de dollars, soit 63,7% du déficit total, et fait un bond de 29,3% par rapport au mois précédent.

Parmi les autres biens, les Etats-Unis ont importé en juin moins de biens de consommation (-4,8%) et de biens d'investissement (-0,3%), mais plus de biens alimentaires (+1,2%), de véhicules (+8,5%) et surtout de fournitures industrielles (+11,8%), une catégorie où les importations avaient baissé lors de neuf des dix derniers mois.

Autre signe dénotant d'une certaine reprise du commerce extérieur, la balance des services n'avait pas connu un excédent aussi élevé (11,4 milliards de dollars) depuis octobre.

En données non corrigées des variations saisonnières, le déficit avec le Canada, premier partenaire commercial, s'est nettement accru, à 1,6 milliard de dollars.

Celui avec la Chine, deuxième partenaire mais le pays avec lequel il est de très loin le plus élevé, a atteint 18,4 milliards de dollars, au plus haut depuis janvier.

Avec la zone euro, le déficit a quasi doublé par rapport au mois précédent, à 4,1 milliards de dollars, dont 520 millions avec la France.