Les agios (frais sur les découverts bancaires) collectés par les banques américaines devraient cette année atteindre le montant record de 38,5 milliards de dollars, selon une étude citée lundi par le Financial Times.

Cette augmentation des frais repose principalement sur les clients les plus touchés financièrement par la crise économique, qui sont ceux ayant le plus fréquemment recours à un découvert, souligne le cabinet de recherche Moebs Service, dans une étude rapportée par le quotidien britannique. Selon ce cabinet, 90% des frais sur des découverts aux États-Unis concernent seulement 10% des 130 millions de détenteurs d'un compte bancaire dans le pays.

La conjoncture a incité les établissements financiers à relever les tarifs appliqués sur les découverts ou cartes de crédit afin de stimuler leurs bénéfices, explique l'étude.

«Les banques retournent à un modèle économique basés sur les frais appliqués à leurs clients, et les frais sur les découverts sont le principal filon», observe Mike Moebs, fondateur du cabinet, cité par le FT.

Les frais liés aux découverts constituent plus des deux tiers des frais demandés aux déposants, souligne-t-il, notant que les plus onéreux sont ceux pratiqués par les plus grandes banques du pays, parmi lesquelles Citigroup, Bank of America, Wells Fargo et JPMorgan Chase.

Le coût moyen d'un découvert chez ces établissements est cette année de 33 dollars, contre 26 dollars pour l'ensemble des banques américaines (ce chiffre étant lui-même de 1 dollar supérieur à ce qu'il était en 2008), selon Moebs Service.

Ainsi, chez Bank of America, relate le Financial Times, un client mettant son compte à découvert de seulement 5 dollars peut se voir contraint d'acquitter des frais de 35 dollars, et s'il effectue des dépenses supplémentaires sur son compte, cette charge peut être réitérée jusqu'à dix fois en une seule journée.

«Ces frais sur les découverts existent parce que nous prenons des risques importants», s'est de son côté justifié un cadre d'un établissement bancaire interrogé par le journal économique