Le fabricant américain de boissons et de snacks Pepsico (PEP) a fini par convaincre ses embouteilleurs Pepsi Bottling et PepsiAmericas d'un rachat après avoir relevé son offre sur les deux groupes, passée de 6 milliards à 7,8 milliards de dollars au total.

Pepsico a annoncé mardi avoir conclu un accord avec ses embouteilleurs en vue d'acquérir les parts qu'il ne détient pas encore dans Pepsi Bottling (PBG) et PepsiAmericas (PAS), des sociétés qui assurent l'embouteillage de ses produits depuis une dizaine d'années. L'offre doit permettre à Pepsico de contrôler 80% de son réseau de distribution en Amérique du nord et d'évoluer vers un fabricant de boissons intégré, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon les modalités de l'accord, qui a obtenu le feu vert des directions de PBG et de PAS, Pepsico va donner aux actionnaires du premier le choix de recevoir 36,50 dollars par action détenue ou 0,6432 titre Pepsico (représentant 36,50 dollars au cours de clôture de Pepsico le 31 juillet).

De la même manière, les actionnaires de PAS auront le choix entre être rémunérés à hauteur de 28,50 dollars par action détenue ou 0,5022 titre Pepsico.

Ce dernier a précisé que l'offre mixte devrait au final être équilibrée à 50-50 entre le versement en numéraire et celui en actions Pepsico.

Pepsico, qui possède déjà 33% du capital de Pepsi Bottling Group et 43% du capital de PepsiAmericas, s'était fait recaler par ces derniers en mai.

Il proposait alors de mettre sur la table de 29,50 dollars par action pour PBG et de 23,27 dollars par action pour PAS, soit 6 milliards de dollars au total, ce que les directions des deux groupes avaient tour à tour jugé sous-évalué.

L'offre améliorée représente une prime de 8,5% sur le cours de Bourse de PBG lundi soir à New York, et une prime de 8,9% sur le cours de PAS.

Cette proposition «offre une valeur formidable pour les actionnaires» des embouteilleurs, a souligné Pepsico dans son communiqué, faisant valoir que la combinaison des trois groupes «créera un système plus flexible, efficace et compétitif».

Pepsico a souligné une «culture en commun» avec ses deux embouteilleurs et «un solide leadership à l'opérationnel», qui permettront d'intégrer les activités «sans discontinuité», de «réagir plus rapidement» sur le marché, et de «réduire le système de production et de distribution».

Pepsico n'a pas précisé s'il comptait supprimer des emplois, mais il a indiqué qu'il visait des économies annuelles de 300 millions de dollars avant impôts une fois l'opération réalisée - d'ici début 2010 - et ce jusqu'en 2012.

Une fois ces économies à l'opérationnel dégagées, l'acquisition devrait faire croître le bénéfice annuel de 15 cents par action.

L'opération plaisait au marché. Vers 15H00 GMT, l'action Pepsico prenait 4,98% à 59,00 dollars, celle de PBG 8,18% à 36,37 dollars et celle de PAS 8,56% à 28,39 dollars.

«Pepsico a relevé le montant des synergies envisagées de 200 millions de dollars en avril à 300 millions», soulignaient les analystes de Barclays Capital, selon qui un tel rapprochement «a un sens stratégique et apportera à Pepsico plus de flexibilité et de rapidité pour répondre aux difficultés du marché nord-américain des boissons».