Le Bureau américain de la dette veut apprendre l'humour à ses employés pour alléger leur stress et éviter «l'épuisement» alors que le déficit public des États-Unis atteint des sommes colossales.

C'est ce que révèle une annonce très sérieuse intitulée «Humour au travail», mise en ligne vendredi sur FedBizOpps.gov, le site des appels d'offres du gouvernement fédéral américain. Selon cet avis, le Bureau de la dette publique, qui dépend du département du Trésor, recherche un consultant capable d'«animer deux programmes de trois heures (...) destinés à discuter de l'importance de l'humour au travail», «de la relation étroite entre l'humour et le stress», et «des raisons pour lesquelles l'humour est l'un des moyens de communication les plus importants dans les affaires et dans la vie au bureau».

Puisque l'on est dans un ministère et qu'il y a tout de même des limites à l'amusement, l'annonce précise que le spécialiste interviendra dans «un environnement de travail» et qu'il devra en tenir compte, particulièrement en «(s'abstenant) d'employer un langage grossier».

À l'issue de son intervention, les participants au programme devront être capables de «comprendre l'importance et le pouvoir de l'humour utilisé de manière responsable au travail». Une session réussie devra leur permettre «d'alléger (leur) stress au bureau et à la maison», et in fine «d'éviter le syndrome d'épuisement professionnel».

L'heure doit être suffisamment grave pour que l'État consente à débloquer des fonds pour ce programme alors que le président Barack Obama, soucieux de réduire le train de vie de l'État, a demandé en avril au gouvernement «que le moindre dollar» dépensé le soit de manière «raisonnable».

Il est vrai que de déficit budgétaire a passé en juin le cap des 1 000 milliards de dollars et devrait dépasser à la fin de l'exercice en cours le montant inouï de 1 800 milliards.