La Banque centrale américaine a revu en hausse ses prévisions de croissance pour les États-Unis d'ici à 2011, mais prévoit également que la poussée du chômage sera plus forte qu'elle ne le pensait en avril, selon les minutes de sa dernière réunion publiées mercredi.

Confirmant que la première économie mondiale devrait recommencer à croître, mais «lentement», au deuxième semestre, après quatre trimestres consécutifs de recul de son produit intérieur brut, la Réserve fédérale escompte que le repli de l'activité devrait être compris entre 1,0% et 1,5% pour l'ensemble de 2009.

C'est beaucoup moins que ce qu'elle envisageait encore il y a trois mois, quand elle pensait que la chute du PIB pourrait atteindre 2,0%.

En 2010, la croissance devrait atteindre de 2,1% à 3,3% (contre une estimation précédente de 2,0% à 3,0%), ajoute le compte-rendu de la session du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 23 et 24 juin.

En 2011, la croissance devrait être au moins de 3,8% et au plus de 4,6% ajoute la Fed qui revoit ainsi en hausse de 0,3 point la borne basse de sa fourchette, et en baisse de 0,2 point sa borne haute.

La Fed explique la révision de ses perspectives par le fait que la baisse de la production a été «un peu mois forte» au premier semestre que ne le pensaient initialement les membres du FOMC.

Ceux-ci ont également noté «une nouvelle amélioration de la conjoncture financière» entre avril et juin, «des signes de stabilisation des dépenses de consommation et des indices ténus d'un rebond de l'activité dans le secteur du logement».

Néanmoins, ajoutent les minutes, les membres du FOMC s'attendent à ce que «la reprise des dépenses de consommation et des investissements dans le logement «soit» amoindrie par une dégradation plus marquée du marché du travail, le processus de désendettement des ménages, des conditions d'obtention du crédit toujours difficiles, et une demande de logements encore faible».

La Banque centrale avertit à ce propos que le chômage montera plus que prévu. D'ici à la fin de l'année, les sans-emploi, qui représentaient 9,5% de la population active fin juin, pourraient monter jusqu'à 10,1%. Le taux de chômage devrait en tout cas atteindre au minimum 9,8%.

Il devrait encore être compris entre 9,5% et 9,8% en 2010 et entre 8,4% et 8,8% en 2011, soit beaucoup plus que l'objectif à long terme de la Banque centrale (4,8% à 5,0%).

La Fed a par ailleurs revu en forte hausse ses prévisions d'inflation pour l'année 2009, où elle table désormais sur une hausse des prix à la consommation (indice PCE) comprise entre 1,0% et 1,4%, selon les minutes de sa dernière réunion publiées mercredi.

Pour 2010, la hausse des prix devrait être comprise entre 1,2 et 1,8%, soit là aussi plus que prévu initialement.