L'agence de notation Moody's a annoncé mercredi avoir dégradé les notes principales de la Californie, en raison du lourd endettement ayant conduit cet État de la côte ouest américaine au bord de la faillite, et continuer de les placer sous surveillance.

Moody's, qui avait indiqué dès mi-juin envisager un abaissement, a dégradé de deux crans, à Baa1 contre A2 auparavant, ses notations sur les obligations principales de l'État le plus riche et le plus peuplé des États-Unis.

«Cette dégradation reflète le risque croissant pesant sur les paiements exigés légalement ou constitutionnellement de l'État, alors que le blocage (sur son budget) se poursuit et que l'État a commencé à régler certains de ses engagements non prioritaires avec des IOU (reconnaissances de dette, NDLR)», explique Moody's.

«Alors que les jours et les semaines passent sans que rien ne soit fait pour résoudre l'actuelle crise de liquidité et un déficit budgétaire de 26 milliards de dollars, le risque (de défaut) sur les paiements non prioritaires et finalement sur les obligations augmente», poursuite l'agence.

Moody's a précisé qu'elle continuait d'assortir ces notes d'une perspective négative, ce qui ouvre la voie à une possible dégradation supplémentaire «dans les prochains mois», susceptible de faire tomber les obligations californiennes parmi les valeurs spéculatives.

«Si l'État se retrouve dans une situation où il s'avère incapable d'assurer ses obligations de paiement, une dégradation de plusieurs crans pourrait intervenir», avertit l'agence.

Alors que la Californie a commencé son année fiscale le 1er juillet sans avoir arrêté de budget, son gouverneur Arnold Schwarzenegger a déclaré «l'urgence fiscale», indiquant qu'il manquait à l'État 2,8 milliards de dollars pour pouvoir faire face à ses dépenses immédiates.

Le budget californien constitue un casse-tête en période de crise : la structure de dépenses et de recettes de l'État est très vulnérable aux soubresauts de la croissance, alors que les augmentations d'impôts ne peuvent être décidées qu'à la majorité des deux tiers du Parlement.