Le financier milliardaire texan Allen Stanford a plaidé non-coupable jeudi d'une escroquerie portant sur huit  milliards de dollars, de blanchiment d'argent et d'obstruction à la justice.

L'homme d'affaire au style british, anobli à Antigua et sponsor fortuné de matches de cricket, 59 ans, est apparu jeudi menotté et revêtu d'un uniforme orange de prisonnier devant un juge fédéral de Houston.

Il risque jusqu'à 250 ans de prison.

Le débat se poursuivait dans l'après-midi pour savoir s'il pouvait être libéré sous caution. Pour le procureur, Paul Pelletier, M. Stanford doit rester en prison, car il a accès à des comptes en banque en Suisse, mais pour la défense, cet argument «a pour but d'influencer les futurs jurés».

Trois des coprévenus du milliardaire ont également plaidé non-coupables jeudi, niant leur participation à cette escroquerie qui a commencé en septembre 1999 et a touché plus de 30 000 personnes, en majorité des investisseurs américains. Ils ont été libérés sous caution.

Un quatrième prévenu, ancien directeur de la commission de régulation des services financiers d'Antigua, n'était pas présent, mais la juge Frances Stacy a assuré qu'il avait été arrêté mercredi et que les procédures d'extradition étaient en cours.

Les procureurs accusent Allen Stanford d'avoir mis en place un immense «schéma de Ponzi», un système de fraude pyramidale où il s'agit de piocher dans l'argent collecté auprès des nouveaux investisseurs pour payer des intérêts promis aux investisseurs précédents, sans réaliser les rendements promis aux clients.

Il s'agit de la plus importante affaire de fraude révélée aux États-Unis depuis l'arrestation en décembre du financier new-yorkais Bernard Madoff, accusé d'avoir monté une escroquerie atteignant 50 milliards de dollars.