La banque centrale des Etats-Unis achève mercredi une réunion de politique monétaire de deux jours, où elle devrait décider de maintenir en place son dispositif anticrise et tenter de rassurer sur l'état de l'économie américaine sans susciter trop d'espoirs.

Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale a repris en début de matinée ses débats entamés la veille au siège de la Fed à Washington.

Le communiqué final rendant compte de la rencontre est attendu vers 14h15

Au vu de l'évolution de la conjoncture depuis sa dernière rencontre en avril, le Comité ne devrait pas toucher au taux directeur de la banque centrale, quasiment à zéro depuis décembre.

En effet, selon le diagnostic posé par un des dirigeants de la banque centrale, l'économie américaine offre «des signes de stabilisation», mais cela est loin d'être une reprise.

La Fed, qui table sur un retour à la croissance économique d'ici à la fin de l'année, ne devrait pas non plus modifier son dispositif exceptionnel de soutien au crédit et à la liquidité institué pour permettre à l'économie des Etats-Unis de traverser la crise.

Un grand nombre d'économistes estiment désormais que la reprise devrait arriver dès le troisième trimestre, mais un des gouverneurs de la banque centrale, Elizabeth Duke, a mis en garde mi-juin contre un «retrait prématuré» des «politiques de soutien au secteur financier».

Les nouveautés de la rencontre devraient être à chercher dans la formulation du communiqué final, alors que les contrats à terme sur le taux de l'argent au jour le jour montrent une augmentation des paris sur une hausse du taux directeur de la Fed au deuxième semestre.

La Fed semblant exclure pour l'instant un tel scénario, le communiqué devrait tenter de rassurer sur la situation de l'économie, sans susciter trop d'espoirs susceptibles de provoquer une montée des attentes d'inflation, génératrices à terme de hausse des prix.

La banque centrale cherche en effet à éviter de se retrouver dans la situation d'avoir à remonter les taux (pour lutter contre l'inflation) trop tôt, alors que la reprise, attendue comme fragile dans un premier temps, ne sera pas encore véritablement installée.

Le Comité devrait «réaffirmer que le dispositif actuel devrait rester encore en vigueur pour quelque temps», estime Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE.

Pour les analystes d'Aurel BGC, le communiqué devrait conserver «la phrase selon laquelle les conditions économiques nécessitent le maintien des taux directeurs à des niveaux exceptionnellement bas, éludant le scénario de remontée des taux à horizon visible», tout en se montrant «plus neutre» sur le risque de déflation.

Le Comité devait également discuter de la sortie de crise et de la façon de replier au mieux ses programmes de soutien au crédit et à la liquidité. Les détails sur ces discussions ne devraient cependant être connus que lors de la publication des minutes de la réunion, prévue pour le 15 juillet.

Le FOMC devait aussi discuter du programme de rachat d'obligations du Trésor en vigueur depuis mars, sujet qui divise ses membres, entre ceux qui veulent augmenter le montant de ces rachats et ceux qui souhaitent les freiner.

Combiné à des rachats d'autre titres sur les marchés, ce programme a eu jusqu'en avril l'effet escompté: faire baisser les taux (notamment immobiliers) à long terme. Mais il s'avère actuellement impuissant à endiguer une remontée de ces taux.

Les analystes estiment qu'en l'absence de majorité claire en faveur d'une décision, le Comité ne devrait rien changer à ce programme.