Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a défendu jeudi le projet du gouvernement visant à confier à la banque centrale (Fed) la tâche de surveiller les plus grandes société financières dont la faillite menacerait l'ensemble du système économique des États-Unis.

   «Partout dans le monde, les banques centrales se voient confier [...] un certain rôle en matière de stabilité du système financier [...] Il n'y a pas nécessairement de conflit entre» cette tâche et leur mandat premier qui est d'assurer la stabilité monétaire et souvent, comme aux États-Unis, le plein emploi, a déclaré M. Geithner devant la Commission bancaire du Sénat.

   Plusieurs membres de la Commission ont émis des doutes sur le fait que la Réserve fédérale (Fed) soit à même de mener à bien les nouvelles tâches que le gouvernement souhaite lui assigner, conformément au plan de réforme de la régulation présenté mercredi par le président Barack Obama.

   Certains ont fait remarquer que le président de la Fed lui-même, Ben Bernanke, avait dit publiquement il y a quelques mois être réticent à voir son institution devoir assurer la stabilité du système financier du pays en plus de décider de la politique monétaire.

   D'autres ont reproché à la Fed, régulateur des plus grandes banques, de n'avoir rien fait pour empêcher la crise financière actuelle d'advenir et  d'avoir failli sur bien des points à sa mission de protéger les consommateurs.

   «Il a fallu quatorze ans à la Fed» pour proposer une réglementation des emprunts immobiliers, a dit le sénateur Jim Bunning, élu républicain du Kentucky. «Il y a une différence entre le fait de leur donner des pouvoirs et et le fait qu'ils agissent».

   M. Geithner a estimé qu'à «quelques exceptions» près, les institutions financières dont la faillite menaceraient le système financier dans son entier étaient aujourd'hui «les plus grandes banques».

   Comme la Fed est déjà chargée de leur régulation et que le projet de réforme présenté par le gouvernement prévoit de lui retirer la mission de protéger le consommateur, qui sera confiée à une nouvelle agence dont ce sera l'unique raison d'être, les nouvelles tâches assignées à la banque centrale ne la surchargeront pas trop, a jugé le ministre.

   M. Geithner a par ailleurs indiqué que le gouvernement n'avait pas renoncé à créer un nouveau cadre pour les organismes de refinancement hypothécaires Freddie Mac et Fannie Mae placés sous la tutelle de l'État en septembre.

   Selon lui, cette réforme peut attendre, puisque ces deux sociétés ont été prises en main.

   

   «Notre plan ne s'attaque pas à tous les problèmes de notre système financier», a-t-il dit.

   

   L'esentiel, pour l'heure est de poser les bases d'un système financier «sain, plus stable» permettant de «dégager les bénéfices de l'innovation des les marchés» tout en protégeant contre leurs «excès», a-t-il ajouté, faisant référence aux grandes lignes de la réforme voulue par le gouvernement.