Le producteur américain de boissons sans alcool Pepsico (PEP) a engagé un recours en justice contre son embouteilleur Pepsi Bottling Group, pour obtenir la suppression de la «pilule empoisonnée» décidée par la direction de cette société pour faire échec à son offre d'achat.

La plainte, déposée devant un tribunal de l'Etat du Delaware (nord-est), vise le groupe et «certains de ses administrateurs», au motif qu'ils auraient «intentionnellement» caché aux administrateurs liés à Pepsico la tenue d'un conseil d'administration au cours duquel le principe de mesures anti-OPA a été adopté, a expliqué Pepsico dans un communiqué. Le groupe estime que les décisions du conseil d'administration ne peuvent pas être validées et demande à la Justice de les annuler.

Les décisions controversées portent sur l'attribution de droits de souscription d'actions aux actionnaires existants (qui rendraient l'offre de Pepsi plus coûteuse), l'adoption de garanties financières pour les principaux cadres du groupe en cas de changement de contrôle, ainsi qu'une modification des statuts de la société en ce qui concerne les droits des actionnaires.

Pepsico détient déjà 33% du capital de son embouteilleur et souhaite racheter le solde du capital, au prix de 29,50 dollars par action.

Le groupe a aussi proposé de racheter pour 23,27 dollars son autre grand embouteilleur américain PepsiAmericas (PAS), dont il détient déjà 43%. Les deux offres, formulées pour moitié en numéraire et pour l'autre en actions, valorisent les deux groupes à 6 milliards de dollars.

Tant Pepsi Bottling que PepsiAmericas ont rejeté la semaine dernière l'offre de Pepsico, qu'ils jugent trop basse.

Lundi, Pepsico a répété que ces deux offres étaient «justes et dans le meilleur intérêt des actionnaires de PBG et de PAS».

A la Bourse de New York, l'action Pepsico prenait 0,54% à 50,02 dollars, tandis que celle de PBG perdait 0,22% à 32,13 dollars et celle de PAS cédait 0,35% à 25,39 dollars à 10h40.