La récession aux Etats-Unis devrait prendre fin en 2009 et la reprise commencer au début de l'année prochaine, a affirmé dimanche le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke, affirmant que le plus grand danger pour l'économie serait un manque de volonté politique.

«Nous allons voir la fin de la récession probablement cette année et nous verrons la reprise au début de l'année prochaine. Elle va s'accélérer avec le temps», a déclaré le patron de la Fed dans sa première entrevue télévisée accordée à 60 minutes, l'émission d'information phare de la chaîne CBS.

Il a reconnu que le marché de l'emploi allait encore se dégrader et le taux de chômage dépasser les 8,1% affichés en février, mais a indiqué voir déjà quelques «bourgeons» annonçant des temps meilleurs.

«Je pense que si nous arrivons à stabiliser le système financier, nous allons voir un déclin moins rapide, avant une stabilisation qui va servir de fondement à la reprise», a insisté M. Bernanke.

Les grandes banques américaines «ne vont pas faire faillite», a affirmé M. Bernanke, alors que le gouvernement est en train de passer leur comptabilité au crible pour tenter de déterminer exactement l'ampleur des dégâts causés par les actifs douteux accumulés pendant le boum immobilier et les recapitaliser en fonction.

Il a toutefois estimé que, si nécessaire, les autorités devraient désamorcer la situation en évitant la faillite mais en forçant une entreprise à se restructurer de manière ordonnée.

Pour lui, le plus grand risque pour l'économie à l'heure actuelle est «que nous n'ayons pas la volonté politique. Que nous n'ayons pas la volonté de résoudre ce problème et qu'on laisse les choses suivre leur cours».

En revanche, M. Bernanke a jugé que les Etats-Unis avaient «échappé au risque» de connaître une Grande Dépression comme celle qui avait frappé le pays après le krach boursier de 1929. «Je crois que nous avons dépassé cela et le problème maintenant est de faire fonctionner la machine correctement».

Le président de la Fed a néanmoins avoué que le système financier mondial était «très proche» de l'effondrement à l'automne dernier.

«C'était très proche. C'était très proche», a répété M. Bernanke, soulignant que le Congrès américain n'avait autorisé le gouvernement à capitaliser les banques que quelques jours avant le pire moment de la crise en octobre 2008.

«C'était une situation très dangereuse», a insisté M. Bernanke.