L'euro a regagné du terrain contre le dollar américain mardi, le billet vert pâtissant en raison de rumeurs persistantes sur Citigroup (C) et l'assureur AIG.

La devise unique européenne gagnait prenait huit dixièmes de cent à 1,277 $ US.Citigroup et AIG demandent des milliards de dollars d'aide supplémentaire au gouvernement américain, ce que certains investisseurs considèrent comme une menace de nationalisation.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, doit informer le Congrès de la situation économique des États-Unis mardi dans la journée. Il devrait s'attendre à des questions sur le programme fédéral de sauvetage des banques.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a assuré lundi qu'il n'était pas question de nationaliser les institutions financières. «Le président (Barack Obama) estime que la meilleure solution consiste en un système bancaire privé régulé par le gouvernement fédéral», a-t-il dit.

Cependant, les autorités américaines de réglementation envisagent de convertir en actions ordinaires les actions préférentielles du gouvernement dans les banques en difficulté. Cette stratégie, qui pourrait s'appliquer rétroactivement aux banques recapitalisées lors du plan de sauvetage du système financier adopté fin 2008, donnerait davantage de poids dans la prise de décision des entreprises concernées, sans recourir à la nationalisation véritable ni faire payer plus le contribuable.

Citigroup, qui a été recapitalisé à hauteur de 45 milliards de dollars US et a bénéficié de garanties sur des centaines de milliards de créances douteuses, a approché les autorités pour étudier les pistes, selon des sources informées des discussions, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Un porte-parole de Citigroup s'est refusé à tout commentaire. La conversion des actions pourrait s'appliquer aux autres banques, a-t-on précisé de même source.

Le risque de la conversion d'actions préférentielles en actions ordinaires réside dans ce que les secondes absorbent les pertes avant les premières, ce qui signifie un investissement plus risqué pour l'argent du contribuable si les banques continuent de déprécier leurs actifs, comme beaucoup d'analystes s'y attendent.

À l'opposé, si les établissements se redressent, les actions achetées à bas prix vaudront beaucoup plus cher quand l'État se désengagera.

La Réserve fédérale a estimé la semaine dernière que l'économie ne pourrait se redresser que progressivement et que le chômage, à son plus haut depuis plus de 16 ans, à 7,6%, resterait supérieur à la normale jusqu'en 2011.