Le premier ministre Stephen Harper a mis en garde les Américains contre les conséquences liées à la voie du protectionnisme en pleine récession mondiale, mercredi, dans une entrevue accordée à CNN à la veille de la visite de Barack Obama à Ottawa.

Stephen Harper a soutenu que des mesures protectionnistes risquaient de transformer la récession en «dépression».

«C'est un risque énorme pour le monde aujourd'hui», a dit le premier ministre.

Jeudi, à Ottawa, les enjeux commerciaux et économiques devraient être au coeur des discussions entre MM. Harper et Obama, particulièrement la clause controversée «Buy American» («Acheter américain») contenue dans le plan de relance américain promulgué mardi par le président.

En vertu de cette clause, seulement du fer et de l'acier faits aux États-Unis devront être utilisés dans les projets d'infrastructure que financera le plan de relance. Le Sénat américain a modifié la clause pour spécifier que les accords de commerce international ne doivent pas être violés.

Le premier ministre canadien a dit être confiant que les États-Unis allaient honorer leurs obligations commerciales. Appelé à dire si le Canada répliquerait dans l'éventualité contraire, M. Harper a simplement souligné que des recours existaient en vertu des lois sur le commerce international. Il a ajouté qu'il souhaitait ne pas en arriver là.

M. Harper a voulu rappeler aux Américains que le Canada aurait pu adopter une approche protectionniste dans son plan de relance économique, mais qu'il avait plutôt retiré des droits de douane sur des produits d'importation dans le propre intérêt du pays et pour stimuler le commerce.

Barack Obama a tenu des propos rassurants dans une entrevue accordée à la CBC au début de la semaine

. «Nous allons respecter nos obligations dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'Accord de libre-échange nord-américain comme nous l'avons toujours fait (ALENA)», a soutenu le président américain.

M. Obama avait suscité l'inquiétude au Canada pendant la campagne présidentielle en suggérant que l'ALENÀ devrait être rouvert pour protéger des emplois aux États-Unis. Il est depuis revenu sur cette prise de position.

Au cours de l'entrevue à CNN, mercredi, M. Harper a été appelé à commenter la possibilité de la réouverture de l'accord.

«Nous sommes toujours prêts à envisager des manières d'améliorer l'ALENA, a dit le premier ministre. Mais il y a une marge entre tenter de rendre l'ALENÀ plus efficace et vraiment rouvrir l'accord.»