Le marché de la bière en Amérique du Nord subit les contrecoups de la récession, contrairement aux attentes des investisseurs au capital de grandes brasseries.

Ils n'ont d'ailleurs pas caché leur déception envers Molson Coors [[|ticker sym='TAP'|]], hier, en laissant chuter ses actions de 8% à la Bourse de New York après qu'elle eut annoncé des résultats en net déclin lors de sa fin d'exercice 2008.

 

Le volume total de bières vendu par Molson Coors a chuté de 4% au quatrième trimestre de 2008, en contraste avec la faible hausse de volume observée pour tout l'exercice par rapport au précédent.

Le bénéfice net consolidé de Molson Coors a basculé de 44%, à 96,8 millionsUS, au quatrième trimestre de 2008. Pour tout l'exercice, il est en chute de 22%, à 388 millionsUS.

Pour les patrons du troisième brasseur sur le continent, ces résultats détériorés justifient davantage les efforts de réduction de coûts et d'économies de synergie entre les diverses divisions de l'entreprise, aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne. «Dans un tel contexte économique, nous demeurons déterminés à développer nos marques de bières tout en réduisant nos coûts pour améliorer notre performance à moyen terme», a indiqué Peter Swinburn, président et chef de la direction de Molson Coors.

À la brasserie de Montréal, d'ailleurs, l'impact de ces mesures de rationalisation se fait sentir depuis plusieurs semaines. Molson Coors vient d'y arrêter la production de la bière Blue Moon qui était exportée aux États-Unis, et qui a compté jusqu'au quart de la production totale de l'usine montréalaise.

Cette production a été transférée vers une brasserie de Molson Coors aux États-Unis, en conséquence de l'union récente des activités américaines de Molson Coors avec celles de SABMiller.

Mais surtout, comme La Presse Affaires l'avait ébruité en octobre dernier, la fin de la production de la bière Blue Moon a déclenché la suppression d'au moins 120 emplois à la brasserie montréalaise.

Le compte final de ces suppressions est attendu d'une journée à l'autre par les représentants syndicaux des salariés de Molson Coors à Montréal, affiliés aux Teamsters.

Entre-temps, un haut dirigeant de l'entreprise a admis au cours d'une téléconférence avec des analystes financiers, hier, que le transfert de la bière Blue Moon a eu «un impact significatif sur nos activités au Canada».

En contrepartie, si ça peut réconforter les salariés canadiens de Molson Coors, la baisse de volume de ses ventes totales de bières au Canada (-2,1%) observée à la fin de l'exercice 2008 demeurait moindre que celle subie dans toute l'entreprise.

Mais les dirigeants de Molson Coors ont aussi souligné que la concurrence des prix demeure particulièrement forte au Québec, où la distribution de la bière au détail est plus variée.

Par conséquent, face à «l'inflation continue des coûts de production», les résultats financiers de Molson Coors au Canada s'avèrent aussi détériorés en fin d'exercice 2008 que ceux de toute l'entreprise.

Au quatrième trimestre de 2008, le bénéfice d'exploitation d'origine canadienne a chuté de 23%, à 99,8 millionsUS, comparativement à 129,6 millionsUS un an plus tôt.

Pour tout l'exercice 2008, les activités canadiennes de Molson Coors ont généré un bénéfice d'exploitation de 469 millionsUS. C'est une baisse de 3,3% par rapport aux 485 millions US dégagés à l'exercice précédent.