Le Sénat américain a assoupli mercredi soir une clause controversée Buy American (Achetez américain) du plan de relance économique qui inquiète les partenaires des États-Unis, tout en rejetant une tentative de supprimer cette disposition protectionniste.

Les sénateurs ont voté à main levée pour changer la formulation du texte et stipuler que le plan de relance devra être conforme aux lois et traités commerciaux existants, selon les minutes des débats diffusé sur le site du Sénat.Le projet contenait une clause protectionniste interdisant l'achat d'acier, de fer ou de produits manufacturés étrangers pour des projets financés dans le cadre de ce plan de relance qui atteint désormais plus de 900 milliards de dollars US.

Son introduction dans le plan de relance a provoqué de vives réactions de l'Union européenne et du Canada. Le président Obama a lui-même qualifié mardi «d'erreur» l'introduction de cette clause, y voyant «une source potentielle de guerre commerciale».

La nouvelle formulation proposée par le sénateur démocrate Byron Dorgan stipule que la clause Buy American serait «appliquée d'une manière cohérente avec les obligations des États-Unis en vertu des accords internationaux».

Auparavant, les sénateurs ont repoussé, par 65 voix contre 31, un amendement visant à retirer la clause controversée, présenté par le sénateur républicain John McCain, rival malheureux du président Barack Obama dans la course à la Maison-Blanche.

«Si d'aventure nous adoptions une telle clause, ce serait juste une question de temps avant que nous ayons à affronter une série de mesures similaires dans les autres pays, du genre Achetez européen ou Achetez japonais», a averti le sénateur McCain avant le vote.

Selon M. McCain, son adoption enverrait également un mauvais message lorsque le président Obama effectuera son premier déplacement officiel à l'étranger, le 19 février au Canada, qui est le premier partenaire commercial des États-Unis.

Ce gigantesque plan de relance économique est en discussion au Sénat depuis lundi. Une première version a déjà été adoptée par la Chambre des représentants à majorité démocrate, sans l'apport de la moindre voix de l'opposition républicaine.

Une fois que le Sénat se sera prononcé, le texte devra faire l'objet d'une navette parlementaire avant son adoption finale.