Les cours du pétrole se stabilisaient vendredi en cours d'échanges européens, les analystes comparant la volonté des grands producteurs de maintenir des prix modérés et les risques d'assèchement de l'offre, tout en gardant un oeil sur l'ouragan Florence.

Vers 10h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 78,17 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de un cent par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat d'octobre prenait 4 cents à 68,63 $ une heure après son ouverture.

Si les cours du pétrole s'inscrivaient en hausse sur la semaine, ils se sont stabilisés sur les dernières séances.

«La hausse du prix du Brent semble faire une pause. Il y a eu des prises de bénéfices après la montée du cours au-delà de 80 $ en milieu de semaine. Le Brent est alors tombé autour de 78 $ et continue de s'échanger à ce niveau aujourd'hui», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, et son homologue américain, Rick Perry, ont affiché jeudi leur volonté de coopérer davantage pour assurer la sécurité énergétique mondiale, lors d'une rencontre à Moscou.

«Le secrétaire américain à l'Énergie Perry a loué le souhait de l'Arabie saoudite et de la Russie d'éviter une forte hausse des cours. Il espère peut-être qu'ils vont augmenter leur production pétrolière pour compenser la chute des exportations iraniennes. Quoi qu'il en soit, le marché est largement approvisionné pour le moment», ont-ils ajouté.

À la chute des livraisons iraniennes pour cause de sanctions américaines s'ajoute toutefois la dégringolade de la production au Venezuela dont l'économie a sombré dans le chaos. Ce facteur soutient les cours depuis des mois.

«La production de ce pays sud-américain en difficulté a continué de diminuer le mois dernier et a touché un plus bas depuis des années, à 1,24 million de barils par jour. Si ce déclin se poursuit, l'Agence internationale de l'Énergie prévoit que le Venezuela pourrait ne produire qu'un million de barils par jour à la fin de l'année, la moitié de sa production d'il y a deux ans», a expliqué Stephen Brennock de PVM.

Une certaine prudence des opérateurs était de surcroît de mise au moment où l'ouragan Florence s'est abattu vendredi matin sur la côte atlantique américaine, amenant des pluies diluviennes poussées par des vents violents risquant de provoquer des inondations «catastrophiques» selon les autorités.