Les cours du pétrole ont avancé mercredi dans le sillage d'une chute des stocks de brut américains, alors que le marché évaluait les risques liés au passage prochain d'un ouragan sur les côtes de l'est des États-Unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé à 79,74 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 68 cents par rapport à la clôture de mardi.

Le cours a brièvement passé le cap des 80 dollars pour la première fois depuis mai.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat d'octobre a pris 1,12 dollar à 70,37 $.

Les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont plongé de 5,3 millions de barils la semaine dernière, selon un rapport publié mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).

Les raffineries ont de leur côté augmenté leur cadence, à 97,6% de leurs capacités contre 96,6% une semaine auparavant.

«L'activité des raffineries est incroyable, elle est au niveau de cet été alors qu'une partie d'entre elles devrait être déjà à l'entretien», a commenté John Kilduff d'Again Capital pour justifier la progression des prix. Cette cadence implique en effet une forte demande en brut.

Les exportations ont de leur côté culminé à 1,83 million de barils par jour (mbj) tandis que les importations ont baissé, à 7,59 mbj.

Ouragan Florence

Sur le plan météo, la saison des tempêtes tropicales profitait un peu aux prix du WTI, même si les analystes étaient partagés sur les effets potentiels de l'ouragan Florence qui s'approche des côtes américaines.

«Il n'y a pas vraiment d'infrastructure de production dans la zone où l'ouragan devrait passer. On peut en revanche s'attendre à des perturbations dans les réseaux électriques et sur la demande» en raison des inondations qui suivront, a affirmé M. Kilduff.

Ces inondations «pourraient perturber fortement la demande, elles pourraient aussi endommager certaines infrastructures à l'image de l'oléoduc Colonial, qui fait transiter plus d'un million de barils d'essence par jour entre Texas, Louisiane, et côte Est», a commenté Phil Flynn de Price Futures Group.

Conséquence de ces inquiétudes, la hausse des cours de l'essence a participé, comme la veille, à la progression des cours du brut.

Le marché a en revanche accordé peu d'attention à l'annonce d'une hausse de la production de brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) malgré un fort déclin des extractions de l'Iran, soumis à des sanctions commerciales.

Les membres du cartel ont pompé 32,565 millions de barils par jour (mbj) au mois d'août, soit une augmentation de 278 000 barils par jour par rapport à juillet, selon des sources secondaires.

Les marchés restaient toutefois en alerte sur la situation en Libye après une attaque de l'organisation État islamique (EI) lundi contre le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC).

«Le risque géopolitique persiste et l'État islamique a réitéré son intention de cibler spécifiquement les infrastructures pétrolières. Dans le passé, les attaques contre des sites pétroliers et des terminaux d'exportation ont perturbé temporairement l'expédition de millions de barils», a commenté Schneider Electric.