Malgré le contexte commercial difficile avec les États-Unis et les droits imposés par les Américains, les exportations de bois d'oeuvre québécois continuent d'augmenter, mais les prix élevés commencent à faire mal aux consommateurs américains.

Les mises en chantier ont augmenté d'à peine 0,9 % en juillet au sud de la frontière, une hausse anémique après la chute de 12,9 % du mois précédent.

« Il y a des raisons de croire que les prix [des maisons] freinent les acheteurs à l'heure actuelle », estime Jocelyn Paquet, économiste de la Banque Nationale, dans une étude récente.

Les droits de douane imposés par l'administration Trump sur le bois d'oeuvre canadien ont fait augmenter le prix des maisons aux États-Unis. La demande est assez forte pour que les producteurs canadiens puissent refiler les droits aux grossistes et, en fin de compte, aux acheteurs américains.

Selon la National Association of Home Builders, l'acheteur d'une maison paie 9000 $US de plus en raison de ces droits. Avec les hausses de taux d'intérêt à venir, il est normal que la demande ralentisse, souligne l'économiste.

« Mais on n'en est pas encore à appuyer sur le bouton de panique », nuance-t-il. Après les sept premiers mois de l'année, les mises en chantier aux États-Unis sont encore en hausse 6 % par rapport à l'an dernier.

DES PRIX RECORDS

Les exportations de bois d'oeuvre contribuent à l'augmentation des exportations du Canada vers les États-Unis, qui ont atteint en juin un niveau record en dépit du contexte commercial difficile entre les deux pays.

Benoit Durocher, économiste de Desjardins, note que les exportations de la catégorie Produits forestiers et matériaux de construction augmentent de 4 % par mois depuis février.

Cette forte demande et les incendies d'une ampleur historique en Colombie-Britannique qui dévastent des kilomètres carrés de forêts contribuent à soutenir les prix du 2 x 4.

« Au cours des derniers jours, les feux en Colombie-Britannique ont fait remonter les prix partout en Amérique du Nord, parce que c'est un marché global. »

- Michel Vincent, du Conseil de l'industrie forestière du Québec

Le président-directeur général de Produits forestiers Résolu (PFR), Yves Laflamme, est bien placé pour le savoir. Certaines catégories de bois ont atteint des prix records au deuxième trimestre, a-t-il indiqué lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, le 2 août dernier.

PFR affiche une augmentation de 59 % de son bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre, à 172 millions. La moitié de ce profit a été générée par sa division du bois d'oeuvre.

L'entreprise, qui est le principal producteur de bois d'oeuvre au Québec, a obtenu un prix moyen de 514 $ par mille pieds de mesure de planche pour ses produits, soit 128 $ de plus que pour la période équivalente l'an dernier.

LE BOIS D'OEUVRE EN BREF

Le tiers du bois d'oeuvre utilisé aux États-Unis vient du Canada.

Le Québec est le deuxième exportateur de bois d'oeuvre aux États-Unis, après la Colombie-Britannique.

1 milliard Valeur annuelle des exportations de bois d'oeuvre québécois aux États-Unis

60 000 Nombre d'emplois dans l'industrie forestière au Québec