Après une partie de bras de fer entre le gouvernement et Hydro-Québec, la société d'État annoncera la conclusion de sa négociation avec la société Boralex et les Innus pour le développement du projet éolien Apuiat, dans la région de Port-Cartier.

Chez Hydro, on précise que les négociations sont conclues, mais on ne parle pas d'entente de principe dans le communiqué qui sera diffusé aujourd'hui sur le développement des 200 mégawatts, promis aux autochtones en 2015.

Une dernière pièce manquait au dossier, hier, une lettre d'engagement du gouvernement pour rassurer la société d'État au cas où le projet s'avérerait déficitaire. La pièce vise à procurer plus de « confort » à Hydro-Québec qui voudra être dédommagée par le ministère des Finances en cas de dérapage. Québec doit aussi indiquer formellement qu'il s'agit d'un projet autochtone, ce qui autorise la relation de gré à gré avec Boralex.

UN PROJET « PEU RECOMMANDABLE »

Dans une lettre aux Innus qui avait mis le feu aux poudres, le patron d'Hydro, Éric Martel, avait soutenu que ce projet s'avérait « peu recommandable » et risquait de coûter entre 1,5 et 2 milliards à la société d'État sur les 25 prochaines années.

Cette conclusion des négociations devra être validée par le conseil d'administration d'Hydro, qui se réunira après les prochaines élections. 

Un nouveau gouvernement pourra faire dérailler l'entente, mais l'engagement pris par Hydro envers les Innus et Boralex reste passablement lourd, confient des sources proches de ces tractations.

Par ailleurs, dans sa conférence de presse, lundi, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, avait catégoriquement nié que son bureau ait enquêté sur ce projet, contrairement à ce qui avait été rapporté par certains médias.