La situation financière atteint un seuil critique chez l'exploitant de la mine de diamants Renard, au nord de Chibaugamau.

Au terme du deuxième trimestre clos le 30 juin, Stornoway avait un fonds de roulement négatif de 61,5 millions - les dettes à court terme excèdent les actifs à court terme de ce montant - et un déficit accumulé de 375,9 millions, en plus d'avoir subi une perte de 35,9 millions au cours du trimestre.

« La direction estime que le fonds de roulement au 30 juin 2018 ne sera pas suffisant pour permettre à la Société de satisfaire à ses obligations, à ses engagements et à ses dépenses prévues jusqu'au 30 juin 2019 », lit-on dans les notes aux états financiers trimestriels.

« La capacité de la Société à poursuivre son exploitation future [...] dépend de la capacité de la direction à obtenir du financement supplémentaire à court terme. »

Stornoway appartient à 25 % au gouvernement du Québec. Le Fonds de solidarité FTQ est aussi un partenaire financier de premier plan. Tous deux ont d'ailleurs accordé un report de remboursement de capital au producteur de diamants jusqu'au 30 septembre 2018. Stornoway leur doit 130 millions.

Crise de liquidités

Les difficultés de l'entreprise sont considérables. Au deuxième trimestre, chaque carat récupéré lui a coûté plus cher, soit 148 $, que ce qu'il a rapporté, soit 142 $. Ce résultat est attribuable surtout au traitement de minerai à plus faible teneur tandis que la transition d'une exploitation à ciel ouvert à une exploitation souterraine a pris plus de temps que prévu, explique la société dans son communiqué.

Son patron Matt Manson maintient tout de même ses prévisions de production pour l'année 2018, sous certaines conditions. « L'atteinte de nos prévisions de production pour 2018 [...] sera tributaire du maintien de nos niveaux de production actuels et de la teneur prévue pour le reste de l'exercice », prévient-il.

La minière fait face à une crise de liquidités parce qu'elle a dû financer la construction et le démarrage d'une mine souterraine et l'introduction d'un circuit de tri de minerai avec des flux de trésorerie moins élevés que prévu.

Au 30 juin, Stornoway employait 570 personnes, dont 507 dans le Nord à la mine. Du nombre, 13 % étaient des Cris et 23 % des Jamésiens de Chibougamau et de Chapais.