Les prix du pétrole ont baissé vendredi alors que les courtiers s'inquiétaient d'une possible baisse de la demande mondiale après une nouvelle montée de tensions entre les États-Unis et la Chine dans leur bras de fer commercial.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 73,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude pour le contrat de septembre a cédé 47 cents, à 68,49 dollars.

« La Chine est devenue plus agressive sur le plan des sanctions commerciales contre les États-Unis, et cela suscite des craintes de baisse quant à la demande mondiale », a commenté Gene McGillian, de Tradition Energy.

Pékin s'est dite vendredi prête à imposer de nouveaux droits de douane sur environ 60 milliards de dollars de biens américains, en réponse à la menace des États-Unis de durcir dès septembre leur projet de taxation de 200 milliards de biens chinois importés, en faisant passer le taux de 10 % à 25 %.

Dans le même temps, « le marché a réagi aux informations selon lesquelles la Chine a refusé de couper dans ses importations de brut en provenance d'Iran », malgré la réimposition par les États-Unis de sanctions contre le régime de Téhéran, a affirmé M. McGillian.

Washington s'est retiré en mai de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015, annonçant vouloir exercer une « pression maximale » sur l'Iran, par l'entremise notamment d'un assèchement de ses exportations de brut.

Jeudi, Téhéran avait déjà dominé l'actualité sur le marché alors que de nombreux analystes s'inquiétaient de la tenue de manoeuvres militaires iraniennes en mer. Mais, cette menace a été reléguée vendredi à l'arrière-plan.

« Il s'agit seulement d'une provocation du régime. L'idée que l'Iran pourrait bloquer le détroit d'Ormuz par ses manoeuvres ne semble pas très crédible », a noté M. McGillian. Ce détroit stratégique voit transiter chaque jour 18,5 millions de barils de brut.

À plus long terme, les marchés ont également noté que le président Donald Trump souhaitait assouplir les régulations environnementales sur le secteur de l'automobile mises en place par son prédécesseur, Barack Obama.

« Des normes moins strictes sur la consommation d'essence vont être mises en place », ce qui devrait doper la demande, a estimé Stephen Brennock, analyste chez PVM.