Les cours du pétrole ont reculé mardi alors que le président américain Donald Trump a surpris les marchés en signalant être prêt à rencontrer les dirigeants iraniens «quand ils veulent» et sans condition.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 74,25 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 72 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance a cédé 1,37 $ à 68,76 $.

Après avoir rencontré Kim Jong-un au terme d'une escalade verbale sans précédent avec la Corée du Nord, Donald Trump s'est dit lundi désormais prêt à voir les dirigeants iraniens «quand ils veulent», malgré la fermeté affichée ces derniers mois contre Téheran.

«On a senti un «effet Iran» évident sur le marché» mardi, a indiqué James Williams de WTRG.

Selon M. Trump, c'est «bon pour eux, bon pour nous, bon pour le monde entier», surtout «si nous pouvons trouver une solution sérieuse, pas un gâchis de papier comme l'autre accord».

Un conseiller du président Rohani a toutefois déclaré mardi que tous pourparlers avec les États-Unis devaient commencer par une réduction des hostilités et un retour à l'accord international sur le nucléaire de 2015 que M. Trump a dénoncé unilatéralement.

Parmi les enjeux de ces potentielles discussions figurent les sanctions imposées par l'administration américaine à l'Iran, qui visent notamment à empêcher le troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de vendre ses barils à l'étranger.

Prix de l'essence

Si les sanctions sont maintenues, «l'offre iranienne pourrait baisser de 800 000 barils par jour», ont estimé les analystes de Bank of America Merrill Lynch, qui évaluent que chaque million de barils disparaissant du marché peut faire grimper le prix de 17 $.

«Le marché perçoit les déclarations de Donald Trump comme positives malgré toutes les embûches à l'horizon car, soyons honnêtes, la situation peut difficilement être pire qu'aujourd'hui» a indiqué M. Williams.

Le spécialiste ajoute que la mise en place de pourparlers et un accord éventuel entre Washington et Téheran est également dans l'intérêt du locataire de la Maison-Blanche.

«On ne le réalise pas forcément depuis New York ou San Francisco. Mais s'il y a un seul prix que les Américains connaissent par coeur c'est le prix du gallon d'essence. Ils passent devant la pompe tous les jours avant d'aller en voiture au travail», a-t-il indiqué.

«Avant les élections américaines de mi-mandat en novembre, je ne vois pas beaucoup d'autres solutions pour faire baisser la facture des automobilistes», a ajouté M. Williams, l'abaissement du prix de l'essence étant l'un des chevaux de bataille de M. Trump.

Les investisseurs attendront par ailleurs mardi les données hebdomadaires de la fédération professionnelle de l'American petroleum institute (API) sur les réserves des États-Unis arrêtées au 27 juillet.

Ce rapport sera suivi mercredi par celui de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), dont les chiffres officiels sont jugés plus fiables par les marchés.

Les analystes tablent sur une baisse de 3 millions de barils des stocks de brut, de 2,2 millions de barils de ceux d'essence, et sur une hausse (+500.000 barils) de ceux d'autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel).