Le chef de la direction de Suncor Énergie affirme qu'il continuera à éviter de dépenser pour des projets de grande envergure au Canada, malgré l'annonce, la semaine dernière, du rachat de l'oléoduc Trans Mountain par le gouvernement fédéral.

L'acquisition du projet original de Kinder Morgan Canada et de son projet d'expansion, une transaction évaluée à 4,5 milliards, ne suffit pas à faire changer d'opinion Steve Williams. Selon lui, le Canada accuse un retard concurrentiel par rapport à d'autres pays en ce qui a trait aux redevances gouvernementales, à la fiscalité et à la confiance envers le système de réglementation.

M. Williams a qualifié l'annonce de la semaine dernière d'«encourageante», puisqu'elle témoignait du soutien d'Ottawa à la construction d'une infrastructure vitale.

Il a cependant ajouté que le fait que gouvernement se sente obligé d'acheter le système existant de Trans Mountain pour s'assurer que l'expansion qu'il a approuvée aille de l'avant montrait que «les processus normaux n'ont pas très bien fonctionné».

Le projet de 7,4 milliards visant à accroître la capacité du pipeline de 300 000 à 890 000 barils par jour entre Edmonton et la région de Vancouver se heurte toujours à l'opposition des autorités provinciales et municipales en Colombie-Britannique, ainsi qu'à celle de groupes environnementalistes et de communautés autochtones.

Dans un rapport publié cette semaine, l'Association canadienne des producteurs pétroliers a estimé que le secteur pétrolier et gazier du Canada serait forcé d'allonger plus de 25 milliards dans les 10 prochaines années pour s'ajuster aux initiatives provinciales et fédérales sur le climat.

Suncor augmente la production de son site de sables bitumineux Fort Hills, un projet de 17 milliards qu'il a récemment complété au nord de Fort McMurray, en Alberta. La pétrolière n'a cependant approuvé aucun autre projet de croissance majeur pour ses concessions de sables bitumineux du nord de l'Alberta.